mercredi 3 janvier 2007

Camille, skyblog, le robot, la jetée, le petit Liré

Camille - Là où je suis née

Là où je suis née
Il n'y a pas de gare
Il n'y a pas de route
Même pas de trottoir

Là où je suis née
Il n'y a pas de phare
Il n'y a pas de train
Loin dans le brouillard

Oh je lis dans vos yeux
Que je ne peux pas compter sur vous
Mais j'y retournerai
J'irai seule c'est ma vie après tout

Là où je suis née
Il n'y a pas de gare
J'y vais en secret
Rien que de mémoire

Il y a des odeurs de lessive
De fleurs et c'est si doux
Il y a des cabanes dans les arbres
Et de l'amour surtout

Là où je suis née
Il n'y a pas de guerre
Et les hommes sont de toutes les couleurs

Oh je lis dans vos yeux
Que je ne peux pas compter sur vous
Mais j'y retournerai
J'ai oublié le chemin c'est tout



*Attention, c'est du post incohérent power 5 au moins*

Hey oui, terrible lecteur de blog, tu tombes sur un des pires travers du bloggeur : le coup du je-sais-pas-quoi-écrire-alors-je-mets-ma-chanson- préférée-pour-combler-même-si-personne-lira-les-paroles.
Mais qui a dit que Moudi n'était pas un bloggeur banal à tendance flemmardique ? :D
En tout cas, toi lecteur de blog habitué à sauter ces horrrrribles articles inintéressants à la skyblog avec un petit mot "wesh ça déchire ! et toi tu trouves pas que ça déchire ?" qui amène la vingtaine de com' tout aussi lacunaires *deux secondes de réflexion* euh laconiques "wesh t'as raison man ça déchire !" (je suis bien placé pour le dire, j'ai fait pareil sur mon sky' :D), toi lecteur de blog à qui on ne la fait plus, reviens en arrière et relis les paroles... Oui oui fais-le, maintenant.
Quoi tu connais pas la chanson ? Téléch... achète l'album :)
[Edith Cresson : merveille des merveilles ! j'ai pu incorporer la chanson dans l'article, tu peux l'écouter en haut ^^]
Bon tu l'as écouté quelques dizaines de fois ? Alors, eh bien... que voulais-je dire ?

Récapitulation des faits...
Il y a maintenant onze ans et quelques mois, j'ai quitté mon village natal. (Je l'appelle "village natale" mais je suis pas né dedans, hé, on n'est pas des bêtes dans la famille, on va dans une maternité (celle de Caen, en l'occurence))
J'en ai souffert.
Enfin je me suis assez étendu sur mon enfance malheureuse, mon robot qu'on a voulu donner à un petit enfant africain mais que ma maman a récupéré in extremis (ouf ! enfoirés d'humanitaires communistes mangeurs d'enfants blancs, faudrait qu'ils comprennent enfin qui est du bon côté de la machine à coloniser :bastard: ), les séances à la piscine avec le maillot qui rentre dans les fesses devant les petites copines, tout ça...
Mais au fil du temps, tout ça me semblait lointain, une période relativement troublée, j'ai fait mon caca nerveux et puis je me suis calmé à l'entrée au collège, voilà tout...

Et pourtant...

Et pourtant, il y a six mois (à quelques jours près), je suis retourné dans cette ville balnéaire, sur la côte calvadosienne, peuplée de mouettes, de vieux fachos, d'un squelette de baleine, de paons et de ma namoureuse de quand que j'étais petit, Perrine (fille adorable s'il en est !), que j'ai retrouvée là-bas...
Et... comment décrire le sentiment qui m'envahit alors, dans ses vieilles rues balayées par une douce brise marine... une atmosphère douceâtre de senteurs estivales oubliées... une vieille école, aussi risible, mal foutue, et attachante qu'un vase de grand-mère renversé... un petit parc, les mêmes recoins sous les arbustes, innombrables, les mêmes enfants courant, hilares, vers les mêmes jeux depuis des années, les mêmes animaux exotiques, trois chèvres et une dizaine de volailles, intemporels... un bazar aux mille secrets, des touristes étrangers en short, des pelles et rateaux en mauvais plastique et des billes multicolores... une jetée de deux cent mètres interminables, le bout de ce petit monde, deux trois sauveteurs en mer invisibles, des algues odorantes, et des suicidaires qui sautent du grand plongeoir dans la piscine municipale... une promenade nonchalante sur le long ruban gris, entre la plage sauvage et les cabines de plages intrigantes, un Petit Enfer grouillant de jeunes gens indolents, de guiguis pastels et de bouches rieuses... des gens, partout, des visiteurs exhubérants, des adolescents blasés, des gamins en short insouciants, des grands-pères effacés... des gens que j'aimerais connaître, une boulangère à qui j'aimerais sourire, un agent de police que j'aimerais tutoyer... une maison que j'aurais habitée, dans une autre vie, des amis qui auraient grandi, loin de tout regard puisque loin du mien, une fille qui m'aurait aimé, à qui j'ai sûrement promis le mariage, mais que je ne reconnais plus, moi-même perdu dans le fatras immense et désolé du monde des grands...

Une vie idéale, loin des ogres et des vautours,
Une vie irréelle, irréalisée, irréalisable,
Une vie arrachée, des liens tranchés et noyés dans les pleurs,
Une vie que je ne mènerai pas,
Une vie que je ne goûterai pas,
Une vie morte, enterrée sous le tombeau de mes désillusions.


Mais j'y retournerai, seul s'il le faut, maintenant que je me suis rappelé le chemin...
Tant il est vrai qu'aucun ciel ne sera aussi beau que celui que je voyais de mon jardin, entre les branches de cerisier...
Tant il est vrai que les milliers de mont Palatin, que je rêve de gravir, ne sauraient dépasser le petit Liré de mon enfance...
Tant il est vrai que, guidé par les réminiscences de mon coeur, ma boussole n'a jamais indiqué d'autre direction...
Tant il est vrai que mon odyssée aura une fin, et qu'il faut bien poser son sac quelque part...
Tant il est vrai que je ne voudrais mourir nulle part ailleurs... que là où je suis né.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

...Comment quelqu'un de normal peut publier quelque chose d'aussi beau sur un simple blog? Je n'en ai aucune idée, c'est pour ça que je suis certaine que , toi, moudi, tu n'est pas banal, original et aussi intelligent que ce texte ;)

Anonyme a dit…

D'accord avec Misato.

Une vraie maternité dis ? avec de la vraie modernité dedans ? et pas une bande de hamsters en furie qui courent pour faire marcher une dynamo qui allumera l'ampoule poussive au dessus de la tête de la sage-femme moustachue qui crache sur son canif pour le désinfecter avant une épisiotomie ?
Bah ouf alors!

Moudi a dit…

prawny > je ne te remercie pas de m'avoir obligé à chercher "épisiotomie" sur le net... >__<
maiiiis l'image n'en était que plus drôle xDDD

misato > même si la syntaxe de ta dernière phrase est un peu ambigüe '^^ l'idée est là et t'es vraiment un namour <3