mercredi 24 octobre 2007

Le teint jaune, l'air d'orgueil et de méchanceté, l'étroitesse d'esprit

(Pour situer : Elinor Dashwood, l'héroïne du roman, partage avec Lucy Steeles, une pétasse quelconque, le même intérêt pour le timide Edward Ferrars ; malheureusement Lucy est apparemment mieux placée dans le cœur du jeune homme, et Elinor se résigne à abandonner ses sentiments pour lui. Elles se retrouvent un soir à un même repas, avec leurs sœurs respectives [Marianne et miss Steeles qui est la grande sœur de Lucy, c'est toujours les grandes sœurs qui se font appeler miss, si j'étais une fille je serais pas une miss :( ], et avec la mère et la sœur d'Edward qui voient d'un très mauvais œil l'arrivée d'une prétendante de la qualité [sociale et surtout financière, bien sûr] de l'infortunée Elinor...)

Mrs. Ferrars était une petite femme mince, se tenant droite jusqu'à l'exagération et d'un sérieux qui touchait à l'aigreur. Elle avait le teint jaune, la figure petite, sans beauté et naturellement dépourvue d'expression, mais une heureuse contraction de ses sourcils la sauvait de la banalité en lui donnant un air d'orgueil et de méchanceté. Elle ne parlait pas beaucoup, car, à l'inverse de beaucoup de gens, elle mesurait le nombre de ses paroles à celui de ses idées. Et des quelques syllabes qu'elle laissa tomber, aucune ne s'adressa à miss Dashwood, qu'elle regardait avec la résolution bien arrêtée de lui témoigner, en toute occasion, le plus d'antipathie possible.
Maintenant, cette attitude était indifférente à Elinor. Quelques mois avant elle en eût été péniblement affectée ; mais il n'était plus au pouvoir de Mrs. Ferrars de la troubler ; et l'accueil tout différent qu'elle faisait aux demoiselles Steeles, et qui semblait bien calculé pour l'humilier davantage, n'avait pour résultat que de l'amuser. Elle ne pouvait que sourire en voyant les particulières gracieusetés de la mère et de la fille envers Lucy, qui était bien la personne entre toutes que, si elles avaient été au courant de son rôle, elles auraient eu le plus de désir de mortifier ; et c'était elle, au contraire, dont elles ne pouvaient rien craindre, qui était l'objet de leur surveillance pointilleuse. Mais, tout en se riant intérieurement de les voir se mettre en frais si mal à propos, elle ne pouvait s'empêcher de réfléchir sur la folle étroitesse d'esprit dont procédait leur conduite et, en observant, en outre, les attentions étudiées avec lesquelles les demoiselles Steeles mendiaient leurs bonnes grâces, elle ne pouvait s'empêcher de les mépriser profondément toutes quatre.

Jane Austen, Sense and Sensibility, p.200-201



Je continue ma lecture de Sense and Sensibility (Raisons et sentiments, je devrais mettre le titre en français comme je le lis en français, mais le titre anglais est excellent [et semble répondre à Pride and Prejudices, Orgueil et Préjugés] ), et je l'ai même presque fini.
Comparément à P&P, j'ai certainement été moins saisi par la trame sentimentale principale ; ou plutôt les trames. Un personnage masculin principal manque un peu à l'appel (mais j'espère toujours que Darcy débarquera sur son beau cheval blanc avant la fin), et il manque à Elinor, aussi adorable et admirable soit-elle, une petite imperfection, un petit je-ne-sais-quoi, qui rendait Elizabeth Bennet d'autant plus attachante qu'elle était trompée régulièrement par ses préjugés — comme le titre l'indique, c'est bien vous suivez.
Toutefois, ne crachons pas sur le plaisir de lecture : il est partout. Il est notamment dans une galerie de personnages assez grande et qui brille particulièrement par un nombre conséquent de gens qui font partie de la mauvaise moitié de l'humanité (non, pas celle qui vote Sarkozy [enfin y'a quelques recoupements]). Et je vous ai trouvé là un petit extrait qui illustre bien la mordancité dont est parfois capable Jane Austen*.

Je trouve ça énorme. J'ai été franchement choqué de la description de Mrs. Ferrars, que depuis le début du roman tout le monde décrivait en termes très élogieux... Mais regardez ça :
Elle ne parlait pas beaucoup, car, à l'inverse de beaucoup de gens, elle mesurait le nombre de ses paroles à celui de ses idées.
C'est un retournement extrèmement habile de ce qui aurait pu être une grande qualité : mesurer ses paroles et ne parler que quand il le faut. Non, il n'y a rien de grand dans le laconisme de Mrs. Ferrars ! Certes, plusieurs personnages se distinguent par leur flot de paroles plus ou moins continu et plus ou moins réfléchi, mais en comparaison le sérieux de cette vieille femme est effroyable et encore plus repoussant, tant il n'est qu'un mauvais cache-misère sur son manque d'esprit. Et pour achever cette médiocrité intellectuelle, il ne manquait que le regard perçant d'Elinor qui, contrairement à celui d'Elizabeth, fait toujours mouche...
Bref, ce passage m'a mis un grand sourire aux lèvres quand je le lisais (ce qui est peut-être inquiétant '^^ mais vous pouvez faire comme si vous ne me connaissez pas quand je fais ce sourire) ; et sa conclusion me convainquait une fois de plus que les gens trop gentils devraient apprendre de Jane Austen :
elle ne pouvait s'empêcher de les mépriser profondément toutes quatre.
Muahaha ^^

(si vous voulez, la suite est terrible aussi, mais un peu plus dure à suivre si on ne connaît pas l'œuvre, et un peu longue ; je la mets en commentaire pour pas encombrer)



*Rien à voir : c'est drôle comme on a tendance à réduire les grands noms masculins au nom de famille, et les grands noms féminins au prénom. Je voulais écrire ici "Jane", tout comme on voit partout "Ségolène" et non "Nicolas". Parce que bon, si on citait "Jean-Jacques" ou "François-René" dans les copies de bac, ça ferait un peu con. Bref, tout ça pour dire que le "patronyme" est bien ce que son étymologie prétend, le nom d'un homme et pas d'une femme.

Dédé, les nénés à Dédé


(from nioutaik)

Ah nan mais... c'est trop pitoyable...

Y'a pas moyen, je fais enfin de la place sur mon dédé*, pour jamais me retrouver dans cette situation.
(yeah, avec tout ça de libre je vais enfin pouvoir pirater vista, au moins !!! \o/)

*Disque Dur, noob !

lundi 22 octobre 2007

Franklin, la citation chromatique



L'aut' jour, je me suis acheté des mini-smarties, comme ça, coup de tête, je trouvais que y'avait trop de trucs diététiques déjà dans mon panier (y'avait même du poisson, même !). Enfin, je dis ça, mais en fait j'ai craqué parce qu'il y avait la tête de Franklin la Tortue sur le sachet, et même un mini jeu top cool !
Bref, donc, après avoir englouti une dizaine de boîboîtes (au rythme de trois boîboîtes par jour mais en prenant un peu d'avance sur les jours suivants et en me promettant que surtout je ferais disette le lendemain pour compenser et avoir bonne conscience), je me suis dit "Hey ! plutôt que de jouer à ranger les mini-smarties par couleur à chaque boîboîte [je suis EXTRÊMEMENT MANIAQUE quand je mange des smarties, il ne faut surtout pas qu'il me reste 5 smarties d'une même couleur à la fin (c'est pareil avec les colliers de bonbon : j'aime pas quand y'a quatre ou cinq bonbons de la même couleur côte à côte) ], pourquoi ne pas vider toutes les boîboîtes et faire un gros tas sur ma table là où est censé s'accomplir le miracle divin du révisage de cours ?".
J'ai donc ouvert toutes mes boîboîtes en même temps en me forçant de pas en manger au passage, et au bout de chais plus combien de boîtes, ce fut le drame :
PLUS DE SMARTIES BLEUS !!!1!!11!one!!

L'horreur quoi oO c'était parmi les plus meilleures les smarties bleus !!! C'est vrai, avant mon classement de goût de les smarties, c'était :
marron (toujours les marrons en premier, toujours) - rouge - bleu - jaune - orange - vert - violet - rose (toujours les roses en dernier, toujours)
Et pis là ben ça me fait tout bizarre, il manque quelque chose, et je comprends pourquoi parfois je me sens comme un gosse sans sa mère. (en vrai j'ai appris que c'était parce que pour faire plaisir au client ils n'utilisaient plus que des colorants artificiels, mais ze m'en fous ze veux mon bleu moi T__T)

Ah, et puis après les avoir rangés, j'ai été choqué par le nombre de smarties roses, look !!



Z'avez vu comment que c'est over fucking abusé de sa mère ? oO
Non mais merde c'est plus ce que c'était. Et puis presque pas de orange, n'importe quoi !! (Encore un coup des gauchos de merde, ils dézinguent le bleu et même ils ratatinent le orange)

Enfin finalement j'ai fait le compte. Un par un. Voici le résultat :
Marrons : 61
Rouges : 72
Jaunes : 103
Orange : 26
Verts : 65
Violets : 72
Roses : 72

Bon en fait ça va pour les roses (mais vu leur potentiel optico-chromatique que ça t'arrache les yeux, ils auraient pu en mettre moins, merde), mais y'avait plein de choses bizarres : plein de jaunes (périlleux, sans doute ?), une coïncidence étrange entre les rouges, les roses et les violets (peut-être que 72 c'est une combinaison spéciale faite spécialement pour t'éclater la rétine ! je me suis renseigné, 666 divisé par 72 ça fait 9.25, et 9.25 c'est le diamètre de la fiche mâle du cable coaxial de la télé, donc en fait les smarties c'est une propagande des lobbys machistes médiatiques oO), et y'a encore moins de marrons que les autres (sauf les oranges mais ça pue le orange), merde !

jeudi 18 octobre 2007

Le sang impur abreuvant nos sillons




ÜBER AFFOLANT

C'est exactement ce que je me suis dit en voyant cette immondice sur le mur d'un grand magasin de Rennes.

Et les immondes, c'est pas les publicitaires (qui ont encore tout compris, malheureusement), c'est les gens qui passent devant et qui trouvent normal de comparer des sportifs à des soldats, des maillots Nike à des casques en acier, des ballons ovales à des pistolets-mitrailleurs mas 38... et l'équipe d'en face à une horde d'esclaves, de traîtres, de rois conjurés.

C'est de la folie furieuse...

mardi 16 octobre 2007

Les Musclés, les hormones

Pourquoi l'amour finit-il mal ?

Les peines de cœur pourraient-elles avoir des causes « médicales » ?

Et si la neurobiologie permettait de mieux comprendre la rupture amoureuse ? Dans son livre, Où est passé l'amour ?, Lucy Vincent décrypte ce qui sépare les deux sexes.

L'amour semble fonctionner selon des processus biologiques bien établis. Si un homme et une femme décident de s'unir, ce n'est jamais par hasard...
Lucy Vincent : Nous sommes génétiquement programmés pour cette rencontre. Le comportement amoureux est né afin d'assurer la reproduction de l'espèce. Pour survivre, le bébé a besoin de ses deux parents pendant les trois premières années de sa vie. A l'origine, il était une proie facile pour les bêtes. Sa mère ne pouvait le laisser seul pour aller chercher de la nourriture. Il fallait donc qu'elle reste en couple avec le père, qui se chargeait de cette mission.

Pourquoi au début lorsque l'amour est intense, on remarque peu les défauts de l'autre ?
Quand un couple s'embrasse ou éprouve un orgasme, il y a libération d'ocytocine, un neuromodulateur qui procure une sensation de bien-être. Des zones cérébrales sont mises en sommeil. Et l'activité de l'amygdale cérébrale sont modifiée : cette sentinelle du cerveau repère une menace et met en œuvre des stratégies pour y échapper. Pourquoi faut-il qu'un homme et une femme ajustent leurs amygdales cérébrales respectives pour se fréquenter ? Parce que le sexe masculin et le sexe féminin sont des étrangers, voire des menaces l'un pour l'autre, et qu'ils doivent aménager un terrain d'entente pour la reproduction !

Comment est-il possible, par la suite, d'être exaspéré parce qu'il ne ramasse pas ses chaussettes ou parce qu'elle achète trop de robes ?
L'amygdale fonctionne comme un interrupteur. Lorsque ce dernier est sur « off », fini l'aveuglement ! La contraception a permis aux femmes d'avoir d'autres objectifs que celui d'enfanter. C'est pourquoi les critères des sélection des femmes ont changé. Avant, elles cherchaient un homme exhibant des signes de puissance, susceptibles de les entretenir. Aujourd'hui, comme elles travaillent et perçoivent un salaire, elles recherchent plutôt des hommes qui vont aider à la maison et faciliter leur vie professionnelle. Nous sommes dans un tournant de l'évolution. Le profil biologique des hommes a changé.

De quelle manière ?
L'homme nouveau n'est pas dominateur. C'est ce type d'homme que les femmes recherchent plus ou moins inconsciemment pour procréer, non plus le mâle dominant, version « reproducteur », mais la version « parent », une valeur sûre en termes de présence et de fidélité. Des études ont montré que le fait de s'intéresser aux enfants était lié à un taux de testostérone plus faible. La baisse est d'environ 33% chez les nouveaux pères par rapport à celui relevé en fin de grossesse. Cela n'est pas toujours vrai.

Autrement dit, les hommes se féminiseraient et les femmes se masculiniseraient. Et l'amour ?
L'amour existe car les deux sexes sont différents. S'ils se mettent à se ressembler, si leurs deux cerveaux se mettent à fonctionner de façon similaire, le besoin d'amour n'existera plus. On pourra vivre côte à côte, remplir ensemble la mission de parents, vivre dans une entente intelligente et sans passion. Nous allons sans doute vers une société où l'amour et le sexe seront moins prédominants.


Extrait du TV Hebdo de y'a une ou deux semaines



TV Hebdo, c'est merveilleux. Quand tu ne peux pas dépenser tes précieux sous dans un magazine people, un magazine féminin, un magazine cuisine, un magazine technologies, un magazines nanimaux, un magazine soin du corps, un magazine mots croisés et accessoirement un magazine TV, bah TV Hebdo il est là pour te venir en aide gratuit avec ta Presse de la Manche (la Presse de la Manche c'est merveilleux aussi, un monument en l'honneur des chiens écrasés). Et c'est quand même rassurant que ce concentré de bonnes choses est tiré à 1 725 693 examplaires (OJD 2006) pour une audience totale de 5 477 000 (AEPM 2006), comme ça tous ces gens sont renseignés en même temps sur les grandes avancées de l'humanité.
Tiens, disons, par hasard, cet article. Bon je l'ai pas pris par hasard, c'est celui qui m'a poussé à étrangler des petits chatons pendant tout un week-end (rassurez-vous, j'en avais sous la main). Pour continuer dans l'esprit de ma note sur le rugby, j'ai tendance à m'affoler, depuis que je m'ouvre aux sciences humaines (particulièrement cette année mais quand même un peu depuis que je suis tout petit et que je tapais mes petits camarades qui regardaient les Musclés pour leur apprendre à sortir du système [nan, ça n'a pas beaucoup changé]), que l'on laisse les médias nous manipuler chaque jour un peu plus, ou simplement que l'on laisse des magazines grand public abscons et inintéressants à en crever interviewer des biologistes pour nous parler de la place de l'amour dans la société (sous-entendue occidentale, voire française).
Nan mais faut pas déconner, quoi. Que cette dame remarque qu'on a l'amygdale qui s'emballe dès qu'on nous tripote le kiki, soit. Qu'elle s'alarme qu'un bébé laissé tout seul dans la jungle amazonienne ait une durée de vie de deux heures et quart, encore soit. Mais qu'elle ne vienne pas nous pondre un grand bla-bla sur l'amour qui existera bientôt plus parce que les messieurs n'ont plus de poils aux cojones et que les femmes ont découvert un jour (merci les hormones de nous inculquer le Savoir) que sortir avec un mec qui a des biscottos et sait briser un parpaing en trois avec son menton sans les mains n'est pas forcément la meilleure idée à long terme quand on se dispute pour la couleur du papier peint. C'est du grand n'importe quoi, elle nous parle très vaguement de faits très vaguement sociologiques, mais elle nous assène avec une certitude hallucinante des explications complètement triviales à base (en vrac) de gènes et d'hormones.
Vous allez me dire que c'est une version raccourcie pour la circonstance, que la dame dit sûrement plein plus de choses dans sa longue thèse sur "Pourquoi qu'on est triste quand son copain il est plus amoureux" (oO), mais moi je lis ce qu'on me donne à lire, si elle avait trouvé ces dires inexacts ou pontuellement bouffis de suffisance et de certitude, elle les aurait changés.
Et vous allez me dire que bon, c'est pas grave, c'est une petite page entre une pub et l'horoscope, mais une connerie lue (ou écoutée, sur le même principe) par cinq millions de gens, c'est une grosse grosse connerie...

lundi 15 octobre 2007

La testostérone, le coup de pied dans les côtes

Rugby

Vous n’êtes pas sans ignorer qu’il y avait hier un match de rugby dit important. Même moi j’étais au courant, et pourtant, je ne suis pas franchement ce qu’on pourrait appeler une passionnée de sport. Le rugby, c’est comme le foot : il faut au moins une Coupe du Monde pour que je m’y intéresse. D’ailleurs je n’y connais rien – je connais à peine les règles et certains commentaires des journalistes m’ont laissée perplexe. Je sais que quand le ballon passe entre les deux poteaux, c’est bien, pareil quand un mec se jette à plat ventre derrière la ligne, mais sinon… Donc voilà. Sans trop savoir pourquoi, je suis allée le voir en ville, dans un bar avec des copains. Pour l’ambiance. Ambiance = bars bondés + fumée + cris. En plus, je me suis tordu le cou parce que j’étais juste en dessous de l’écran (détail qui a son importance : j’ai encore ma minerve). Conditions difficiles. Le spectacle a commencé : les hymnes, le haka, Sarkozy dans les tribunes, et puis stop, plus que le sport, rien que le sport mais tout le sport. C’était un beau match, j'ai trouvé – même sans m’y connaître. L'ignorance enthousiaste passe bien dans ce genre de contextes. Disputé, construit. Face au rugby, je suis toujours un peu perplexe : c’est un tel déploiement de violence… Pourtant c’était un beau jeu. Surtout avec un résultat pareil. C’était inespéré. Je n’avais entendu personne dire avant que la France avait une chance de gagner. Par contre j’ai eu du mal avec les supporters. On dit souvent que le rugby est plus fair play que le foot. Mouais. Pas sûr. J’ai entendu pas mal de répliques comme : « Eclate-lui la tête » ou « Crève-le ce black ». Cette terreur face aux « Blacks » m’a rappelé une réplique récemment entendue dans le film « 99F » : « Je ne veux pas de noirs dans ma pub, les noirs sont anxiogènes ». Le risque, c'est qu'on s'y habitue. Ca fait peur, quand même. Peut-être qu’il faut être vraiment dedans pour comprendre et pour apprécier. Mais bon, « on » a gagné, l’ambiance était bonne, et on a eu droit aux éternelles musiques de circonstance : Queen et Gloria Gaynor. Recyclage musical ou effet de Pavlov sur les supporters et ceux qui n’étaient pas encore au courant. (Petit) concert de klaxons dans le centre-ville lyonnais avec une convergence de gens venus faire la fête. Bonne ambiance, décidément. A l’air libre, le supporter est plus supportable. Je ne sais pas si la France ira beaucoup plus loin dans la compétition – quoique, si elle a vaincu les fameux All Blacks, tous les espoirs sont permis – mais ce soir, la victoire avait déjà des petits airs de finale tant elle était inespérée. Bref, vive le sport, mais le sport seul, pas tout ce qu’il y a autour. Maintenant, en place pour la demi finale.



La douce Luciole a, ces jours-ci, enduré les affres d'un vilain contreblogage (oh !) exercé par un de ses amis — holly shit, comme vous dites. Trouvant qu'elle n'était pas suffisament mise à terre par ses petites piques, et qu'elle méritait encore un bon coup de pied dans les côtes, j'ai eu envie de rebondir (hop) sur un de ses derniers articles, et accessoirement sur quelques convé msn de l'autre jour de d'après le match (que je n'ai pas suivi, trouvant qu'il y avait assez de testostérone devant et dans le poste pour ne pas que j'y glisse mes mollets pas épilés de tapette).

D'abord, pourquoi réagir à la réaction de Luciole ? Pourquoi ne pas aller chercher quelque part sur le net un texte vingt mille fois plus patriotique, bornée, haineuse, pondue par un Jacky crétin avec une écharpe tricolore dans le slip et un bout de viande néo-zélandaise entre les dents (style "dan l cul lé olblack kikoolol"), et pourquoi m'en prendre précisément à Luciole, qui a le plus grand mépris des débordements qui entourent les évènements de ce genre, et en même temps l'intelligence de se réjouir d'une ambiance de fête quand elle en a l'occasion ?
Eh bien, d'abord parce que taper sur les cons, c'est trop facile (mais ça fait du bien, des fois) ; ensuite parce que faire semblant de polémiquer sur des portes ouvertes (le racisme et la violence çaylemal !!), c'est un peu naze ; enfin parce que j'aime bien passer pour le mec qui va jusqu'au bout de ses idées jusqu'à dépasser une ou deux limites (la rebellitude, çaylebien ^^).

Les quatre semaines passées dans mon new appart à Rennes ([Franck Dubosc]je vous ai pas raconté ?[/Franck Dubosc]) m'ont éloigné piètrement de l'internet (my wifi card... it's mine... it's my precious... I won't let it go, ever... not for stupid hobbit, my precious... hum bref), mais convenablement de la télé. C'est dire comme, en la retrouvant chez mes parents, l'overdose de rugby a été violente... Je sais pas comment vous faites (vous, les gens normaux), mais moi j'en peux plus. J'ai pourtant été prévenu quand on m'a proposé un ballon ovale avec mon nouveau super portable de pétoman (haha fallait bien que je le place quelque part), mais c'est la pure folie en ce moment, alors que y'a quelques années tout le monde s'en foutait, y'avait pas tout le bordel dans les pubs, dans les pubs télé, dans les émissions, dans la rue...
Ce qui m'a réellement choqué, dans ce phénomène c'est deux choses combinées :
- que les gens (les vrais, ceux qui connaissent mieux les coucougnettes de Machin [mais si, celui qui a le même nom que les steaks hachés] dans le calendrier que sa couleur du sang sur son protège-dents) ne comprennent pas qu'ils sont complètement menés à la baguette par les marquetteux de tout poil (mais après, ça c'est pas grave, si on s'en rend compte et qu'on assume)
- que l'on rassemble autour de ce coup de pub des tonnes de bons sentiments et de sentiments auto-glorifiants. Et ça c'est très propre au sport en particulier, le dernier rempart du chauvinisme ; on sort le grand jeu là ! mais (mon nouveau trip ponctuationnaire : insérer des points d'exclamation ou d'interrogation dans une phrase ! Yeah trop belle ma vie !) ça ne servira jamais qu'à relâcher les effluves purulents de nationalisme qui restent coincés dans le côlon de nos amis les journalistes, et de leurs amis les téléspectateurs (sauf qu'eux, on les sent moins).
Pour la décharge de [magnum 47 dans la tête de] Luciole, elle est restée très modérée, n'est-ce pas ? mais ça m'a quand même gêné pour le petit côté BIRG, parce qu'on sentait quand même un petit mini rien d'auto-satisfaction par procuration, qui a heureusement permis cet pamphlet légèrement exagérant. Et si on me dit que je chipote, je dis non, je dis que faut pas pousser mamie dans les barbelés mais que faut quand même un peu de rigueur dans la vie (à ce propos, j'ai rangé ma chambre, \o/).

Et si on me dit que c'est parce que je devrais "tirer un coup" et que ça m'aiderait (parce qu'on me l'a dit), je dis va crever t'es laid. (ouais, tout ça pour cette conclusion...)

lundi 8 octobre 2007

Le développement de la lingette

Estime de soi : les pièges qui la ruinent

3 juin 2007 | Rubrique Estime de soi |

Construire une bonne estime de soi est un travail de tous les jours, qui s’apparente plus à un voyage qu’à une destination. Dans ce domaine, atteindre un bon niveau de satisfaction est important, mais il faut aussi veiller à ne pas annuler les bénéfices par des conduites qui réduisent l’estime de soi. Voici un florilège des pièges à éviter pour continuer à se regarder dans la glace sans malaise.

  • Se déprécier soi-même
  • Négliger son aspect
  • Négliger son corps
  • Accorder une importance excessive au regard des autres
  • Ne pas avoir d’amis
  • Accepter de se faire maltraiter
  • Ressasser les douleurs du passé
  • Ne pas savoir dire non
  • Mentir
  • Céder face au stress
  • Procrastiner
  • Ne pas avoir de vie sexuelle
  • Avoir une vie sexuelle malsaine
  • Ne pas régler ses dettes
  • Abandonner ses projets
  • Ne pas soigner ses relations
  • Prendre les critiques pour des attaques personnelles
  • Critiquer excessivement les autres
  • Cacher ses émotions
  • Cacher sa personnalité
  • Ne pas apporter d’aide aux autres quand on le peut
  • Ne pas reconnaître ses torts
  • Admettre avoir des torts qu’on a pas
  • Se refuser le plaisir
  • Se comparer sans cesse aux autres
  • Refuser de s’adapter à la nouveauté
  • Adopter les opinions des autres
  • Ne pas exprimer ses idées
  • Ne pas exprimer ses sentiments
  • Ne pas respecter les sentiments des autres
  • Refuser les compliments
  • Passer les besoins des autre avant les siens
  • Refuser de pardonner
  • Refuser de se pardonner à soi-même
  • Penser que tout le monde est mauvais
  • Penser que tout le monde est meilleur que soi
  • Ne pas solutionner ses problèmes
  • Attribuer aux autres la responsabilité de ses propres problèmes
  • Refuser de prendre des risques
  • Avoir une crainte excessive des réactions des autres
  • Faire des secrets injustifiés
  • Dénigrer systématiquement
  • Dépendre des autres
  • Refuser de recevoir des conseils
  • Refuser de recevoir de l’aide quand c’est nécessaire
  • Renoncer à ses valeurs personnelles
  • Voler
  • Ne pas respecter les règles
  • Nuire volontairement aux autres
  • Ne rien apprendre de nouveau

Pour aller plus loin dans le sujet :




En me promenant sur le web, j'ai trouvé... ça.
Comment dire... je n'ai rien contre ces techniques de développement personnel (j'aime beaucoup le papa dans Little Miss Sunshine, par exemple), et d'ailleurs je trouve que c'est généralement très vrai, que les gens, si ils s'aiment eux-mêmes, ils sont plus heureux dans la vie, et tout et tout, et que si les gens étaient moins tristes y'aurait moins de misère dans le monde. Je suis un peu méchant mais c'est je vous jure qu'il y a beaucoup de vrai dans tout ce qu'ils racontent, et que si je les écoutais plus je serais plus heureux. D'ailleurs, en lisant cette liste interminable de mes défauts, je me suis dit que putain, j'avais bien du progrès à faire, et du coup ça devrait me motiver pour devenir un mec super cool que tout le monde il aimerait et il lui ferait des bisous dans la rue.

Sauf que non, étrangement, ce soir je me considère encore et toujours comme une lingette pour trou de fesses de bébé usée. -.-"