jeudi 31 mai 2007

L'éclat éternel de l'esprit immaculé

Pourquoi je tombe amoureux de toutes les femmes qui me prêtent un tout petit peu d'attention ?

Joel (Jim Carrey) à Clem (Kate Winslet) dans Eternal Sunshine of the Spotless Mind de Michel Gondry.

Je regarde ça maintenant, sans dormir j'espère. Edith fera un résumé plus tard, quand j'aurai fini de pleurer.

1h27

- Rob, arrête ça !
- Je fabrique une maison pour les oiseaux !

(on dirait mes parents !!)
Le début est calme. J'ai trois compagnones : le doux visages de Kirsten Dunst (gnaaaa), la minette 2 que j'ai réussi à séparer de la minette 3, et ceci :


1h44

- Tu ne te confies jamais. Je suis un livre ouvert, moi. Tu ne me fais pas confiance.
- Parler sans arrêt ne veut pas dire communiquer.


Un résumé très résumé de la relation des deux persos principaux... Le film est mille fois plus passionnant, c'était juste un clin d'œil à une fille qui me donne trop d'ordres :)

2h15

How happy is the blameless Vestal's lot!
The world forgetting, by the world forgot.
Eternal sunshine of the spotless mind!
Each pray'r accepted, and each wish resign'd...


(Que le sort de l'irréprochable vestale est heureux !
Le monde oubliant, par le monde oubliée ;
Éclat éternel de l'esprit immaculé !
Chaque prière exaucée, et chaque souhait décliné)

...

2h40

- I'm not perfect, Joel. I’m just a fucked-up girl who is looking for my own peace of mind. I’m not perfect.
- I can’t think of anything I don’t like about you right now.
- But you will. You will think of things. And I’ll get bored with you and feel trapped because that’s what happens with me.
- Okay.
- Okay.
*ils éclatent de rire*


Voilà, c'est fini...
La complexité de la narration ne gâche rien de la compréhension : l'histoire est on ne peut plus clair... Ils se sont aimés, ils se sont séparés, ils se sont oubliés, et ils se réconcilient. Et c'est beau ! Et c'est beau !

*moudi heureux*

mercredi 30 mai 2007

Les nuages



Citation météorologique : à Cherbourg il fait beau... Et je ne trouve rien de mieux à photographier que le cimetière. Très joli cimetière, d'ailleurs, une superbe vue sur la plus grande rade artificielle du monde...

Je m'ennuie toujours. Luciole a l'extrème gentillesse de compatir, mais je sais que ça en énervera certains. Et comme j'ai envie d'être vilain, je rajoute que si vous aviez eu Canal+ comme moi, vous seriez comme moi en train de regarder Volver, très beau film de Pedro Almodovar. Je vous plains, sincèrement.

mardi 29 mai 2007

Les sifflements, les grognements, les feulements, la cucaracha

Gris du Gabon : Tututututut, tututututut, tututututututuuut (sur l'air de la cucaracha)

Minette 1 (sur mes genoux) : Ronron, ronron, ronron...

Minette 2 : KSHHHH !!

Minette 1 : Ronron, ronron, ronron...

Moi : Mais ta gueule !

Minette 2 : Grrr... *part dépitée*

Cochons d'Inde (choeur de trois) : Puiiiiii puiiiiiiiiiiiii puiiiiiiiiiiiiii.

Minette 3 (grattant contre la cage aux moineaux) : Cling cling !

Moineaux non identifiés (paniqués) : Cui cui cui !! Cui cui !!

Moi (attrapant la Minette 3) : Eh oh ! ça va bien ?!

Gris du Gabon : Tu veux une cacahuète, Kokouèk ?

Minette 3 (sur mes genoux) : Ronron, ronron, ronron...

Minette 2 : Kshhhhhhh !!!

Minette 3 : Kshhhhhhh !!!

Moi (les cuisses lacérées) : Raaaaah casse-toi !

Minette 3 (partant) : Grrrr !

Minette 2 : Grrrr !

Moi (à Minette 2) : Grrrrrrrrrr !

Minette 2 (à moi) : Grrrrrrrrrrrrrrr !! Kshhhhhhhh !!!

Gris du Gabon : Mais ta gueule !



Conclusion 1 : Ne pas laisser des cochons d'Inde sans salade.

Conclusion 2 : Ne pas croire qu'une claque convainque une minette gourmande de quoi que ce soit.

Conclusion 3 : Dix non plus.

Conclusion 4 : Ne pas siffler de chanson près d'un Gris du Gabon (ou d'où que ce soit).

Conclusion 5 : Ne pas dire de gros mots près d'un Gris du Gabon.

Conclusion 6 : Ne pas croire qu'une minette agressive et paranoïaque puisse comprendre le sarcasme.

Conclusion 7 : Trouver un appart' et acheter un poisson rouge.



Edith, qui se sent beaucoup d'affinités avec B.B. parfois, a pris quelques photos des nouveaux-nés ! Le chœur de 3 (arg) est devenu un chœur de 6 (triple arg), depuis que le papa a engrossé sa fille que vous pouvez voir ici (quand on sait que ce sont des cochons d'Inde, y'a plus besoin de se demander pourquoi ils sont si nombreux dans ce pays d'sauvages, avec de telles pratiques !).



25/06
Edith nous sort enfin les photos des deux autres nouveaux-nés, c'est-à-dire ceux des deux vieux cochons, donc les oncles et tantes des trois premiers nouveaux-nés qui sont les petits-enfants des deux vieux, ainsi que les enfants du vieux. Enfin bref. La mère des nouveaux est la bêbête noire, elle est malheureusement morte une semaine après l'accouchement... :-( donc l'autre femelle s'occupe de ses frères, soeurs, fils, filles toute seule.







Vous avez remarqué qu'avec le flash, y'en a un qui a toujours les yeux rouges ?? Quand il aura bouffé toute la tribu je vous préviens ! (en attendant, tous les petits sont à donner :P )

L'orgasme cosmique

Avertissement 1 : Pour protéger l'anonymat de E., elle sera à sa demande présentée ici sous l'identité de Katinka Karamasov
Avertissement 2 : Non, c'est pas pour attirer pleins de googleur libidineux que j'ai mis ce titre.

Katinka Karamazov dit :

si tu savais ce que je faisais hier soir ;)

Moudi dit :

mais je veux savoir ! je veux !

Katinka Karamazov dit :

resto jap et des tas d'épisodes de kaamelott

Katinka Karamazov dit :

pis une verveine et au lit

Moudi dit :

-____-

Katinka Karamazov dit :

?

Moudi dit :

"une verveine et au lit" -____-

Katinka Karamazov dit :

c'est une métaphore ;)

Moudi dit :

ça sert à quoi d'avoir un copain super bandant si on a rien à raconter à ses potes T______T

Katinka Karamazov dit :

on m'a jamais fait autant jouir et aussi fort

Moudi dit :

O_O

Katinka Karamazov dit :

c'est ça que tu voulais entendre ???

Katinka Karamazov dit :

:D

Moudi dit :

ouais :D

Moudi dit :

mais... c'est vrai ??

Katinka Karamazov dit :

ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii

Moudi dit :

:D:D:D:D:D:D

Katinka Karamazov dit :

il a même réussi à me donner un orgasme cosmique sans bouger

Moudi dit :

JE DOIS LE METTRE SUR MON BLOG

samedi 26 mai 2007

L'ennui


(click on it ! click click click !)

Troisième article sur la télé. Juste pour dire que voilà... Je m'ennuie un peu... (j'ai fini Prince of Persia et suis à la moitié de Max Payne 2, je crois que pour m'occuper je vais relire des mangas... tiens mes vieux classiques Glénat : Akira, Blame, Nausicaä, Gunnm, Transparent, Parasite)

Ah ! et puis pour dire évidemment que Calvin et Hobbes c'est énorme... Et depuis que Lulu m'a dit qu'elle se voyait en Calvin, je ressens une certaine empathie pour Susie.

mercredi 23 mai 2007

Le chacal, le re-zapping, la fascination

Ce connard-là, si je le retrouve je prends une barre de fer et je lui fous un coup dans la paillasse !

C'est dans ces termes que j'appris, en arrivant cet aprem à mon auto-école préférée, que mon directeur/moniteur préféré (qui me faisait partager le matin à 9 heures sa soirée de beuverie, à travers une sympathique haleine de chacal galeux) s'était barré, et que la police le recherchait. Il s'est barré avec la caisse de l'école, où qu'on mettait l'argent, et la caisse de l'école, une 207 toute neuve que les élèves n'avaient pas même eu le temps d'amocher (malin le mec).
Nous étions donc quelques uns, penauds devant la porte fermée, à attendre qu'un honnête moniteur vînt nous donner des nouvelles, et c'est ainsi que cet apprenti-boucher à la langue bien pendue m'apprit mon expression argotique du jour : la paillasse, le bidon quoi. N'empêche que je suis resté cinq minutes à me demander pourquoi il voulait bourriner le malheureux paillot d'un auto-écolier fugitif. À croire que les bouchers sont mieux renseignés que moi sur le vocabulaire anatomique, tiens...

(
Edith, membre fondatrice de Familles de France (si si), prévient les cœurs fragiles et les midinettes idiotes auto-proclamées que la suite est susceptible de pas leur faire plaisir... mais j'oblige personne à lire !)

Tout cela est une merveilleuse transition pour parler de ma nouvelle série fétiche, Dexter ! Michael C. Hall, qui incarne le superbe et bouleversant David dans Six Feet Under (Lapin blanc, je t'en supplie, dis-moi que c'est une icône gay !), y interprète un expert médico-légal de Miami, spécialisé dans les moquettes baveuses de sang, hyper introverti, assez handicapé des relations humaines et meurtrier de meurtriers à ses heures perdues. Libé en fait une bonne critique pour les détails, je voulais juste m'attarder sur un aspect par ailleurs essentiel de l'image : le SANG (tintintin !).
J'aime le sang. Je m'en rends compte cette nuit par mes choix à la télé : déjà (une fois n'est pas coutume, j'ai regardé tf1 !), trois épisodes de la saison 3 Grey's Anatomy (j'avais encore jamais vu, votre travail de propagande a été minable sur le coup, Dobby et E. :P), avec notamment une gamine franchement flippante, insensible à la douleur, qui s'agrafait les plaies elle-même puis retirait les agrafes avec les dents (Abigail Breslin, m'a rappelé ma mère, le p'tit bout de chou de Little Miss Sunshine, dont je ne cesserai jamais de faire la pub !) ; puis, sur canal+ sport, la moitié de Shaun of the Dead, un faux film de zombies britanniques (c'est les pires, ils bouillissent leurs victime avec de la menthe avant de les manger) complètement con et bourrin (le film, enfin les zombies aussi), avec une des meilleures scènes d'étripage-démembrage de couillon (un beau specimen de couillon d'ailleurs, si y'avait pas eu les zombies je l'aurais étripé-démembré moi-même) que j'ai jamais vues ! Ensuite, sur la même chaîne, un peu de Sheitan, film bizarre sur des weshweshniktareumeu en pérégrination dans un village sordide peuplé de satanistes énucléophiles ; puis (cette phrase est bientôt finie !!) un peu de zapping sans grande passion (et pourtant, NYPD Blue, Sex and the City, y'avait de bons trucs) ; pour enfin retomber sur mes pattes avec Dexter, l'anti-héros total, dont le regard est moins terrifiant que fascinant quand il (Dexter, enfin le regard aussi) plante sa perceuse dans le torse d'un alcoolique irresponsable adepte de la vitesse.
Oui, j'aime le sang. Un fluide vital, indispensable et tabou, caché en nous, dont on connaît l'odeur et le goût par cœur mais qui nous dégoûte d'autant plus... Une de mes nouvelles, qui date de mes seize ans, tourne autour de ça d'ailleurs, une fille amnésique, dans un bidonville, qui ne fait que cracher et pleurer tout le sang de son corps, jusqu'à en mourir. La joie, quoi. J'essaie de relire cette nouvelle... Je bute dans ma lecture, à toutes les lignes, un malaise . Des erreurs de syntaxe, des erreurs de narration, des erreurs d'écriture, des erreurs de vie, tout ce qui n'est pas totalement resté derrière moi. Et le sang rouge répandu sur ces pages, celui que j'imaginais sans le sentir sur ma peau blanche, c'était sans doute celui que d'autres à cet âge ont fait couler sous une lame de rasoir, avant de cacher les cicatrices sous cinq épaisseurs de vêtement en espérant secrètement que quelqu'un le remarque... Une giclée de sang, le sien ou celui d'un autre, c'est toujours la libération d'un malaise en suspens dans un esprit torturé.


(bon, j'avoue c'est pas mon mono alcoolique et fugueur qui m'a inspiré tout ça)

lundi 21 mai 2007

Le zapping

*zappe*
Pan pan pan !
*zappe*
Humm... aaah... hummmm...
*zappe*
... passe à machin, qui shoote et oui et C'EST LE B...
*zappe*
Pour un jeune couple qui s'aime, le mariage est un choix des plus évidents.
*zappe*

3 secondes sur M6 suffisent à sortir une bien belle connerie, je suis content de m'être désintoxiqué de la télé !
(mais bon, dans une demi-heure, Battle Royale, et dans quelques heures, la saison 5 de Six Feet Under... des Japonais qui se charcutent et des croque-morts dépressifs, de quoi passer une excellente nuit !)

lundi 14 mai 2007

L'ange qui griffait



Un arlequin explosé, oui c'est bien ce que vous voyez de vos yeux éberlués !
Parce que voilà, une fille qui griffe, qui jure, qui râle quand je sors innocemment que je me suis levé à 16 heures, qui névrose quand je mets dix minutes à choisir des gâteaux au Leader Price, qui psychose quand je lache une sympathique blagounette quelque peu machiste (ben quoi, si elle assumait sa place de femme elle me ferait à bouffer, rien de plus naturel), qui pétasse mon candidat épilé préféré à l'eurovision, qui signe ses sms "2lu" comme le prince du goûter (alors que c'est moi le prince du goûter), qui lit des shôjô manga ridicules pour lectrice de "Fan de" (ah ça balance chez Moudi !) et qui se moque des titres de mes articles de blog (y'a plus de respect), possède forcément dans son misérable cœur tout rabougri assez de vilenie pour balancer un arlequin par la fenêtre dans le but avoué de me virer de sa chambre ! (soit-disant que je suis collant, n'importe quoi)
Mais le pire... c'est que ça marche, puisque je suis là. ("¬_¬)

Enfin bon... en regardant les photos de ma camera, j'ai retrouvé les clichés (on peut parler de "cliché" pour un tas de pixels ?) de notre promenade d'hier sur la plus haute dune d'Europe, inondée de soleil et de collégiennes qui montent sur le sable plus vite que moi (ouais, je suis une lopette, je fais une pause de 5 minutes après 500 mètres à vélo, et je vous emmerde). Et j'ai vu que la technologie douteuse de mon appareil avait capturé une étrange créature...

Un ange vaporeux, une silhouette aérienne, évanouie dans un décor surréel et indistinct, avait pris place à côté de moi ; je ne m'en étais pas aperçu.




Edith (oulah boudiou que le contraste des images fait mal), pour qui la délation est une seconde, voire une première nature, me rappelle, à propos des griefs à l'encontre de la demoiselle, qu'elle a tout de même volé ma grande-tante de 10 € !! (bon, on a partagé le butin, et puis bon, c'est moi qui ai trouvé les sous, mais quand même merde quoi bordel).

samedi 12 mai 2007

Le temps reconstruit



Maman dis-moi pourquoi
Les oiseaux au fond de mon cœur
À toutes les minutes pleurent
Même si t’es là pour les consoler
Maman dis-moi pourquoi
Tout c’qui bouge autour de moi
Me donne juste envie de pleurer
Comme le jour où j'suis sorti de toi

Si c’est ça avoir 20 ans
J’aime mieux être un enfant
Si c’est ça avoir 20 ans
J’aime mieux mourir maintenant

Maman dis-moi pourquoi
J’me sens vieux de l’intérieur
Même si les minutes, les heures
Sont encore trop jeunes pour m’assommer
Maman dis-moi pourquoi
Le bonheur entre mes mains
Comme la porcelaine se casse
C’est tu parce que j'suis trop maladroit
Ou si c’est la vie qui m’aime plus

Si c’est ça avoir 20 ans
J’aime mieux être un enfant
Si c’est ça avoir 20 ans
J’aime mieux mourir maintenant

J’le sais que je l'verrai jamais
Le jour où comme toi je serai vieux
Et puis qu’les rides sur mon visage
Seront arriver pour y rester

Mais faudrait pas trop t’en vouloir
Si t’arrives plus a me consoler
C’est que les oiseaux au fond d’mon cœur
Sont trop pressés de s’envoler


Pierre Lapointe, Maman

(j'essaierai de mettre la chanson du concert en libre écoute, le temps de harceler neo, mon geek de service, pour qu'il m'apprenne (comprendre : qu'il le fasse à ma place) à tronçonner une vidéo et à en tirer un mp3)
(ah, Edith s'en est occupé)
(et oui je remets des paroles de chansons mais c'est qu'elle m'a énormément marqué à mon concert de Pierre Lapointe que c'était trop bien et qu'il fallait absolument que je raconte tellement que c'était trop bien que j'ai pleuré mais que bon je le ferai plus tard)
(j'ai retranscrit tel quel ce que j'ai entendu : si la grammaire vous déplaît, vous pouvez toujours envahir le Québec et y changer les profs de français)

Dans... douze heures, moins d'une demi-journée (je suis né à 16h30, m'a dit ma mère, ce qui m'a rendu ascendant vierge et sensible à l'heure du goûter), je cesserai d'être un teen-ager. Sans doute cela me fait-il moins d'effet que si j'étais anglophone d'origine, l'adolescence française étant chronologiquement plus floue que "de treize à dix-neuf ans"... Mais c'est tout de même un cap à franchir.
Je me souviens bien, à mes dix ans, avoir soutenu à ma mère que c'était un évènement majeur de ma vie : les chiffres significatifs de mon âge changeaient. Eh oui... (Lapin Blanc, point-virgules !) quand on est bébé, on a un an et cinq mois, deux chiffres significatifs ; puis on compte les moitiés (les quarts pour les pointilleux) ; à dix ans le nombre entier passe à deux chiffres, plus la moitié, ça fait trois chiffres ! tout de même ; puis on laisse tomber les moitiés ; puis à partir de la trentaine on oublie un peu l'âge précis des gens, on sait qu'ils ont la cinquantaine par exemple : on passe donc à un chiffre significatif... et finalement c'est à partir de cent, cent-dix ans, qu'on retrouve nos deux chiffres significatifs. Dix ans, c'était effectivement un cap majeur dans l'algébre de ma vie.
On peut aussi voir ça d'un point de vue légaliste : à 12 ans j'ai pu payer plus cher dans les trains et à Disney Land ; à 15 ans j'ai pu coucher avec des adultes, à 16 ans j'ai pu boire dans des bars et conduire un scooter (bon, pas les deux à la suite, encore moins en même temps), à 18 ans j'ai pu voter. Bientôt je pourrai me présenter à l'élection présidentielle. Je ne me suis certes pas servi de tous ces droits (parfois je les ai anticipés (révélation : Moudi est Gérard Schivardi !) ) mais au moins j'étais toujours content de gagner quelque chose... Mais maintenant, j'ai l'impression de perdre. Perdre l'innocence de l'enfance, c'est bien la pire platitude possible (Luciole, allitération !)... et ce n'est pas tout à fait ce que je ressens. Mon innocence je considère que je l'ai perdue à 8 ans, pour ne plus revenir, ou sous une forme biaisée. Une innocence d'adulte lucide, un esprit compliqué qui aime trop la simplicité pour la trouver du premier coup.
J'ai 20 ans. Je dis que j'ai 20 ans parce que j'ai encore l'âge de dire que j'ai l'âge que j'aurai avant que je ne l'ai. J'ai deux choix pour retourner dans les jupons de ma mère : m'auto-débiliser (je ne sais pas comment, ok, mais on sous-estime toujours trop la force de l'auto-persuasion), ou achever là ma vie. Il y a pas si longtemps, j'étais près d'une jeune fille, accoudé à une fenêtre du troisième étage. Elle me demande si je pense parfois à sauter par la fenêtre. Je lui dis que oui, parce que oui j'y ai toujours pensé tant qu'il y eut dans ma vie des fenêtres et des problèmes à jeter... d'ailleurs quand ce problème était mon corps lui-même, la solution sautait aux yeux. Et la défenestration devenait, pour moi, autant la quête ultime de la l'ataraxie (l'absence de douleur) que la recherche d'un moment de jouissance/souffrance intense (Dobby, homéotéleute !). Mais... maintenant, que je comprends de mieux en mieux cette fascination, c'est comme si je me donnais de nouvelles raisons de la laisser derrière moi. L'intellectualiser l'abstraitise (ouh la phrase de taré), et en quelque sorte je ne ressens plus si profondément l'attirance macabre du suicide. Serait-ce à dire que je me change en adulte ?... je préfère ne pas m'en préoccuper, j'avoue.
Je suis mon p'tit bonhomme de chemin, je pleure quand il faut (ou pas), je ris quand il faut (ou pas), et je rêve éveillé d'une enfance que je n'ai pas connue et qui accompagne mes pas.

J'ai 20 ans.

jeudi 10 mai 2007

Le quarté dans le désordre des 7 formules qui m'insupportent dans les débats politiques

- Y'a au moins une chose qu'on peut pas lui enlever, c'est [...]
(un exemple [décontextualisé pour ne porter atteinte à personne] : "Bon d'accord son programme est un peu inspiré de celui du FN, mais y'a une chose qu'on peut pas lui enlever, c'est d'être un homme d'action")

- Lui, il dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas.
(indémodable)

- Soyons réaliste, [...]
(c'est fou comme le réalisme se rapproche parfois du défaitisme et de l'immobilisme, voire du contre-progrès)

- Sortons du clivage gauche/droite.
(et rejoignez-nous à droite)

- Je suis pas raciste, mais [...]
(la preuve : mon concierge est noir)

- C'est bien beau de critiquer, mais quand on n'a pas de solution on se tait.
(et quand on a pas d'esprit critique on parle de politique)

- [...] respect [...]
(j'emmerde les gens qui exigent que je respecte leurs idées alors qu'ils sont juste vexés d'être contredits)

Avec un mix possible :

Bon d'accord, ***** a été un peu fort en allant chercher les gamins sans-papiers directement à l'école avec les flics, mais bon... je suis pas raciste, mais soyons réaliste : y'a au moins une chose qu'on peut pas enlever à *****, c'est d'enfin dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas, et de sortir des clivages gauche/droite parce que les gauchos ils font chier à jamais être contents, parce que c'est bien beau de critiquer, mais quand on n'a pas de solution on se tait. Et on est en démocratie alors tu respectes mes idées sinon je te casse la gueule à la sortie !

Oui, tout ça réunis en une seule fois c'est pas facile à contredire.

Enfin bon... la pire connerie qu'on m'ait sortie, c'était quand même de la part d'une étudiante en droit, qui a osé me dire que j'avais voté Sarkozy (oui oui, moi) puisque la France est une et indivisible...
Je déteste les débats politiques, pourquoi je continue d'y participer...

mardi 1 mai 2007

Le pétage de cable

Posté le: 30 Avr 2007 10:38 pm
GRAND HOMMAGE A GREGORY LEMARCHAL, LUI QUI ETAIT CONSIDERE COMME GRAND CHANTEUR ET IL AVAIT UNE VOIX MAGNIFIQUE. SINCERES CONDOLEANCES A SA FAMILLE
ON NE T'OUBLIRA JAMAIS


Posté le: 30 Avr 2007 10:57 pm
c'est vraiment dommage qu'il disparaisse si jeune


Posté le: 01 Mai 2007 12:11 am
je suis très triste pour greg on ne t'oublira jamais
et sincère condoléence aux parents et famille
courage a vous tous


Posté le: 01 Mai 2007 12:16 am
Pauvre Petit vas 24 ans c'est si jeunne enporté par cette orible maladie
Il avait un belle voie et avait L'aire Sympas.


Posté le: 01 Mai 2007 12:37 am
en tout cas, il aura profité d'une vie intense, quoique beaucoup trop courte. Quel courage !


Posté le: 01 Mai 2007 01:07 am
Bien que je n'aime pas du tout ses chansons, c'est triste en effet.

condoléances à sa famille.


Posté le: 01 Mai 2007 01:33 am
Mais enfin, c'est quoi ça ? Vous le connaissez pas, vous écoutez et appréciez même pas ses chansons, et vous venez pleurnicher sur sa tombe ? "condoléances à la famille" mais qu'est ce qu'elle s'en fout, la famille ? elle a demandé des condoléances de la part de sinistres inconnus ? et moi si ma grand mère mourrait, là, vous viendriez me faire vos condoléances et mettre des p'tits smileys qui pleurent ??

Faut arrêter de déconner, c'est pas parce que vous l'avez vu deux trois fois à la télé qu'il fait partie de votre vie ! un peu de respect, merde.

Bande de moutons, le monde me fait chier

*moudi en mode horriblement exécrable, ça arrive*



Edith* me rappelle à l'ordre, il semblerait que j'eusse été mal compris par des esprits sensibles (je n'ai pas dit pleurnichards, parce que je ne le pense pas ^^).
Oui je suis méchant. La plupart de ces gens sont sans doute très sincères dans leur tristesse, comme tu l'as été E.
Seulement voilà :
- je peux comprendre que l'on soit touché par la mort d'un artiste que l'on appréciait
- je peux comprendre que l'on soit touché par la mort d'un inconnu, à la limite (dans des circonstances particulières...)
- je peux comprendre que l'on aille ensuite sur un forum pour faire partager sa tristesse
Mais je ne supporte pas, mais alors vraiment pas, que l'on se répande dans des larmoiements infinis, que l'on étale ses condoléances dans des pavés énormes d'une bétise abyssale (je vous ai vraiment pas montré les plus graves) et que l'on épanche sur la table commune sa dose mensuelle de sentimentalisme nauséabond comme on bistoutirait une poche de pus. Et mon dieu, que l'on interpelle ce pauvre garçon, sur son nuage, comme on invoquerait Saint-Philibert-des-Roubignoles, je trouve d'abord cela d'un mauvais goût criminel, mais c'est aussi une manière de le déifier et au final de s'adresser, eh bien, à quelqu'un d'autre que ce garçon malade. Bref, on s'éclate dans les apitoiements, on s'esclaffe dans les larmoiements, et on oublie le reste : que l'on a une vie avec sa dose de malheurs, et des proches avec leur dose de malheurs, et une planète avec sa dose de malheurs. On me demande une minute de silence pour Gregory, mais je ne l'ai pas donné aux victimes du Darfour, moi, et je n'enfoncerai pas plus profondément cette inégalité médiatique sous les coups d'une hypocrisie compassée.

J'ai perdu un ami, frappé par la mucoviscidose. Sur le coup, cela m'a inspiré un article**, quelques mots que j'ai voulus pas trop grandiloquents, pas trop formels ; je me suis senti prétentieux de parler à la place des gens qui lui étaient vraiment proches. On m'a félicité pour ses mots, pour leur force d'évocation ; je me suis senti malhonnête de porter l'attention sur moi et pas sur celui qui était parti. Son meilleur ami a pleuré que je lui rappelle cette perte ; je me suis senti monstrueux d'alimenter l'angoisse du deuil. Inutile de préciser que cet article a failli passer à la trappe de nombreuses fois.

Et maintenant, tous ces gens viennent, d'on ne sait où, donnent des tapes dans le dos du cadavre de Gregory, lui tapent la discute (à propos de tout et de rien, c'est impressionnant), font de jolis poèmes sur la vie qu'elle est courte mais belle mais malheureuse mais belle, vont verser une petite larme sur l'épaule de sa mère et ajoutent dans un élan d'humanisme que "nous" l'aimons tous. Tout cet "amour", ils auraient pu le consacrer à des gens vivants, et inconnus, qui en auraient bien besoin. Ou à leur famille, tant qu'à faire. Et bien qu'ils aillent se faire foutre ! S'ils veulent tellement se sentir proche de lui, s'ils veulent tellement savoir quel râle ce pauvre garçon a poussé avant d'agoniser, qu'ils achètent le prochain Voici, je suis sûr que c'y sera détaillé en long et en large. Avec un peu de chance, on aura droit à la photo du cercueil se dirigeant vers le cimetière, trop glamour ! On se sera tout approprié de ces nouvelles stars : un pet à cinq millions de téléspectateurs, un album à dix millions d'acheteurs, une mort à vingt millions de voyeurs ! Et que ça gicle, dans tous les cas ! L'impudeur sera encore gagnante, et quand les corbeaux auront fini le reste de viande sur la carcasse de ce valeureux soldat connu, l'humanité s'en retrouvera plus grandie que jamais !


* Edith est la co-rédactrice de mon blog, faites lui risette quand elle apparaît.
** Sur lequel un anonyme très étrange a posté un com dont le but m'échappe un peu... je ne sais vraiment pas quoi répondre.