lundi 29 janvier 2007

Le looser, la main, le repos

<<<<<<<<<<<<< de droite à gauche !!!<<<<<<<<<<<<<<<<<

Inio ASANO, Un monde formidable

Première citation en forme de BD, de mieux en mieux :-F (tiens j'aime bien le smiley avec un F... non ça ressemble à rien...). J'ai eu du mal à les photographier, mais bref. Cliquez dessus pour les voir mieux, ça se lit de droite à gauche bien sûr.
C'est un extrait d'un manga paru chez Kana dans la prestigieuse collection Made In (avec un papier, une impression et une jaquette à faire mugir de jalousie tout lecteur de Tonkam, mais je m'égare). Un monde formidable (素晴らしい世界/Subarashii Sekai en VO, What a Wonderful World en version internationale) est un recueil en 2 tomes d'une vingtaine de nouvelles peuplées de divers loosers situés à des degrés plus ou moins élevés sur l'échelle sociale de la loositude. Pour les connaisseurs, ça rappelle pas mal Sing Yesterday for Me de Kei TOUME ou Ki-Itchi de Hideki Arai :
- le premier pour le côté sentimental, avec des djeun's, plus ou moins en décalage avec les normes, débarquant dans une vie d'adulte dont ils ne savent que faire ;
- le deuxième pour la vision souvent enfantine d'un monde qui, sous-jacemment (ouh la vache le néologisme de brute), recèle une profonde richesse, apte à réveiller en chacun de nous un enthousiasme, un optimisme, une force indéterminée nous poussant à nous transcender ;
- les deux parce que c'est trop trop trop trop trop bien.

La nouvelle dont l'épilogue (ça veut dire la fin ^^ mais je voulais mettre "épilogue", c'est plus cool) est cité iconiquement (ça veut dire que y'a des zimages ^^ mais je voulais mettre "iconiquement", c'est plus hype) ici s'intitule "Fais de beaux rêves". C'est l'histoire d'un looser qui travaille pour un magazine de cul underground (wahou !) qu'il reprend en main après que son patron looser (qui représente un peu son futur de looser) s'est fait tabasser par des djeun's moins loosers que lui. À force de bosser, il oublie les un an de sa fille, mais le soir même, à 23h, il court chez lui pour donner son cadeau à la petite avant minuit (pour pas qu'elle se retransforme en citrouille, sans doute) et pour se dire que bon, il mérite un peu son titre de père. Sauf qu'il se fait tabasser lui aussi par les djeun's sus-cités, et atterrit à l'hôpital. Là, comme vous pouvez le lire, il voit qu'il a bien raté l'anniversaire de sa fille, que son magazine de cul underground n'est pas sorti, et qu'il a la gueule de traviole.

Bref, il est pitoyable.... Du moins, si on se limite au résumé.

Mais regardez bien ces trois planches, ce qui s'en dégage... la quiétude d'une chambre, hors du temps, que seule une douce brise ose troubler (les deux journalistes restent derrière la porte, honteux), le regard d'une mère, habituellement tourné vers son enfant, mais qui regarde maintenant son homme avec la même tendresse, la douceur d'une main tendue vers la joue d'un bébé... des gestes pudiques, des paroles reposantes, des liens profonds.
Et on comprend instantanément que les efforts de cet homme n'étaient pas vains, et qu'il a accompli bien plus qu'il ne croit.

Une magnifique leçon d'espoir. ^^

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