lundi 25 juin 2007

Le tamagochi qui vomit

— Comment l'appellerons-nous ? demanda Biggie.
— Attaque aérienne ? Ou plus simplement Schrapnell ? Flak ? Mégatonne ?
Mais après que mon père m'eut officiellement déshérité, je pensai à donner à l'enfant un prénom familial. Le frère de mon père, l'oncle Colm, contrairement aux autres Trumper, était fier de ses origines écossaises au point d'avoir ajouté Mac à son nom. Quand il venait nous voir pour Thanksgiving, il mettait un kilt. Le Hardi Colm Mac Trumper. Après les repas, il pétait fièrement, et insinuait que si mon père s'était spécialisé en urologie, c'était à la suite de graves troubles psychologiques. Il demandait toujours à ma mère quelle jouissance particulière elle éprouvait à baiser avec un tel spécialiste, et répondait toujours lui-même à sa question par un « aucune » franc et massif.
Le premier prénom de mon père était Edmund, mais l'oncle Colm l'appelait systématiquement Mac. Mon père haïssait l'oncle Colm. Si bien que, lorsque l'enfant parut, je ne trouvai pas de prénom plus approprié que Colm.
L'idée plut également à Biggie.
— Colm, ça ressemble à un de ces bruits que nous faisons quand nous sommes au lit.
— Colm, colm, colmmmmmmmm...
— Mmmmmmmmm !


John Irving, L'épopée du buveur d'eau (The Water-Method Man), pp. 154-155



Il y a, chez Irving, quelques impondérables dans le parcours de ses alter-ego de papier. Vienne, la lutte, un sale caractère, lui-même modéré par une compagne au sale caractère, du sexe, beaucoup de sexe, des galères, et un amour immodéré pour les petits bouts de chou. Un amour déraisonné même, dans le cas de Fred "Bogus" Trumper, qui se réveille dans la nuit en criant, croyant que son fils vient de se tuer (« Regarde, Big ! Il est mort ! — Pour l'amour de Dieu ! Il dort ! — Regarde comment il est... Il s'est brisé la nuque ! — Tu dors dans la même position, Bogus. » Eh bien, tel père, tel fils ; je me sens parfaitement capable de me briser la nuque dans mon sommeil.). Je ressens une affection certaine pour ces personnages bourrus, impulsifs, à la mauvaise foi appuyée (Garp, dans le Monde selon celui-ci, en fut le prototype parfait, il y a vraiment un air de ressemblance dans la plupart des héros d'Irving (nonobstant qu'Homer Wells de l'Œuvre de Dieu la part du Diable fût un peu à part pour le moment dans mes lectures, son amour d'Ange Wells fut tout à fait prégnant) ), mais ma sympathie pour ces ours (qui ne sont certainement pas sans rappeler mon gros papa ours à moi) atteint son apogée quand ils parlent de leurs enfants, de leur bonheur d'avoir leurs enfants, de leur peur de perdre leurs enfants.

Vendredi, après 16 heures de bus, une demi heure de métro, deux heures de supportage de râlage d'utilisateurs de la sncf (grève sur le seul axe normand, c'est ballot), je me retrouvai dans un charmant wagon (pardon, une voiture me dit mon papa, le wagon c'est pour les bêtes) avec toutes sortes de gens, et deux petits nains jumelés qui me regardaient d'un air fourbe. Il faut savoir que je n'aime pas les garçons à partir du moment où ils sont capables de jouer au foot (ou pire, de le regarder), donc je le sentais un peu mal le voyage. Mais là, leur maman arriva et les jeta dehors comme y'avait pas de place pour tout le monde, pour les remplacer par leur petite sœur de 7 ou 8 ans, et un p'tit marmot d'un p'tit an (ou pas loin, j'ai pas encore le regard expert d'une mère multi-rejetonnante). Tout d'abord, la petite fille métisse en robe rose m'apparut comme une parfaite réplique de mini-Dobby telle que décrite sur son blog et telle qu'imaginée par moi. Puis, quand elle prit son petit frère dans ses bras, et commença à jouer avec, lui faire des bisous sur le menton, ou lui donner à manger en en foutant plein partout*, je ressentis comme un étrange phénomène en moi. Et je compris, sans avoir ouvert un seul Metropolitan, que mon horloge biologique venait de se réveiller et de se mettre sur la position "maman poule". J'eus une soudaine envie de rapter ces gamins et de m'enfuir très loin dans une montagne pour les élever tout seul, en leur donnant des noix à manger et des écureuils morts pour s'amuser. Mais il eût fallu emmener les deux joueurs de foot et cela me plut moins sur le coup, d'autant que le petit frère eût fini par grandir, et la mini-Dobby par réclamer des bouquins et des pots de Haagen-Dasz ; à moins que je ne les tuasse avant, et que j'en volasse d'autres (technique dite du Tamagochi), peut-être ; ou peut-être même, fût-ce en dernier recours, d'attendre quelques temps pour trouver la femme de ma vie et élever mes propres enfants dans le digne mépris de télé-foot et des tubes des années 80 (oui, le concept de la mini-Dobby a fini par me faire très peur). Non, en fait, la femme de ma vie, c'est pas obligé. Enfin pour faire des mômes, hein. N'importe qui suffira pour satisfaire mon besoin hormonale de layettes et de petits pots. N'importe qui. S'il vous plaît.



* L'Encyclopédie des bébés de Goossens nous renseigne bien sur le sujet : il est de notoriété scientifique que la nourriture du bébé suit un vrai parcours du combattant, passant par divers rites de purification intra-nasaux, une longue opération de pétrissage savant, se terminant généralement par un voyage au bout de la nuit dans une couche crotteuse, avant d'être récupérée difficilement pour être rexpédiée dans une suite d'opérations très calibrée, embouchage, mastiquage, mangeage, rôtage, dégobillage, re-pétrissage, re-couche-crottage, re-embouchage, re-mastiquage, re-mangeage, ratage de re-rotage, étouffage, hurlementage, mort.

N.B. : Je raconterai plus tard mon voyage à Prague, même que ce sera super conceptuel, tu vois, ce sera comme un journal de voyage, qu'on lira jour après jour, sauf que je vais l'écrire après. Mais ce sera posté au jour que ça arrivera. Tu suis ? Bon, par contre j'arrangerai beaucoup les notes prises pendant le voyage pour vous épargner les larmoiements pathétiques sur mon célibat et les supputations mammaires sur mes voisines de chambre.
Edith a encore rajouté des photos sur la note animalière, pour Luciole.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Irving, c'est pas pour moi. Ce texte est imbuvable. On dirait un stéréotypé de film américain accumulant les clichés (ici sur les écossais)
Quelle horreur ce texte. Rassure moi (ou pas), c'est toujours comme ça ?

Sinon la 2e phrase de ton 2e paragraphe est digne de Michel Sardou et ses plus belles phrases du Lac Du Connemara (Ca aurait pas un rapport avec les écossais D'Irving ? *siffle* ). Aucun verbe ou mauvaise ponctuation, bravo, tu régresses ;) (Même si par moments je dois prendre un dico pour te comprendre).

Moi aussi aujourd'hui j'ai voulu rapter une petite fille (qui a dit plusieurs ? O:-) ), que je ne reverrai plus et ceci peut être pour toujours.
Pas eu envie de rapter un garçon même si j'ai de la sympathie pour certains (mais une fille ca caline alors qu'un garçon mouahahahaha)
Je disais donc que je ne la reverrai peut être plus pour plusieurs raisons :
- Elle a le mauvais goût de partir mercredi en vacances à Toulouse, en avance donc > Elle n'est pas la seule et faudra m'expliquer pourquoi ce sont les plus chiants qui restent jusqu'au bout.
- Demain mardi c'est pique-nique avec sa classe. Vu la météo ca sera pas folklo (Moi ca sera tests d'aptitudes à Word 2003 >__< )
- Elle déménage l'an prochain à Toulouse :'(
- Elle veux m'inviter à son anniv en août (pas la seule, mouahahaha adorables ces choutes), mais quand je lui suggère de prendre l'adresse de ses copines, pour son anniv qu'elle refêtera mi août après ses vacances, elle dit "je ferai ça plus tard". C'est moi où on je peux dire adieu à mon invitation (les autres invité(e)s, je m'en moque :-P ) ?
- Je termine les cantines le 29 juin pour le restant de ma vie :(

Ah c'est une petite métisse mi réunionnaise (mon harem se trouve là bas :D ) mi toulousaine, aussi jolie et aussi bouclette qu'Alex.
Une mini-alex bis donc ( voire ter selon l'interprétation de l'originale :D )

J'ai hésité aujourd'hui à faire un blog sur elle.. euh sur mon école :D
Mais vu que tu as abordé le sujet des papa poules ;) (pourquoi "maman poule, mon cher Quentin, n'assumerais tu pas ? ;) )

M'enfin jusqu'à 7 ans, 7 ans et demi ils ont besoin de toi tous ces bout de chou et sitôt le cap du CE1 passé depuis quelques mois, ils t'abandonnent comme une vieille chaussette, pour revenir quand tu les surprend : Avec des bonbons comme bientôt vendredi (même si j'ai demandé "sans sucres" à ma mère vu que toute l'année je leur bourrait le crâne pour manger équilibré, peu de sucres et plein de fruits et légumes mêmes peu ragoûtants, et que ma mère m'a rit au nez en me disant qu'ils n'en voudraient pas, ce à quoi elle n'as pas tord mais ce que j'escomptais en partie pour ne pas me ruiner :D . Pour la peine je me suis rattrappé sur le Ice Tea light et - cher , histoire de pas les transformer en bibendums ), quand tu punis personne comme aujourd'hui, quand tu fais le fou comme... aujourd'hui, quand tu joues avec eux comme... aujourd'hui, et surtout quand tu sors ton appareil photo comme... aujourd'hui; ils se sentent dès lors importants comme jamais :D

N'empêche j'espère que ma petite Pripri/Prissou/Petite Puce/Chouchoute (la seule AU MONDE dont je supporte qu'elle me surnomme ***...*** ) ne m'oubliera pas/jamais (on peux rêver), elle avec qui j'ai eu cet échange étrange :
* (moi) ... mais on se reverra plus alors
- (elle) Bah si. Tu vas m'inviter
* Ou ca ?
- Bah chez toi
* J'habite chez mes parents
- C'est pas grave... (accrochez vous à ce que vous pouvez, je met 3 petits points mais c'est juste pour le suspens) tu déménageras pour moi (sic!)
* Mais ils vont dire quoi tes parents si tu viens chez moi
- Bah rien
* Mais ils me connaissent ?
- Non, mais c'est pas grave.
(Donc elle n'a jamais parlé de moi si je comprend bien ? ouinnnn :'( )
* Et tu viendra comment ?
- Bah en avion ou en train
( je fais remarquer qu'elle a mon tic du "bah" + une assurance et un enthousiasme [touchant] assez déconcertants pendant la discussion)
* Mais ca sera pas trop dur vu ton âge ?
- Pour porter ma valise, si, mais pour le reste nan
--> Elle a le plu beau "nan" de la terre, chaleureux et chantant (sans accent je précise), en + d'avoir le plus beau sourire du monde (je parle même pas de son visage...) qui ferait s'élever les mers de 50 cm si elle souriait à un manchot.
==> Elle ne s'inquiète QUE du poids de sa valise mouahahahahaha c'est beau la jeunesse, c'est beau les rêves.
En même temps elle part en colo en Espagne à 6 ans et demi, ceci expliquant peut être cela... (débrouillarde)

Bref elle me manquera énormément.
J'étais sur le point de pleurer quand je l'ai prise une énième fois dans mes bras (On dira que les arbres longeant la piste cyclable on reçu une rosée supplémentaire à cette heure ci)
J'oubliais de dire qu'elle étais très polie (autant que moi :D ), elle s'arrête de parler si un adulte (me) parle (même si la grande personne a commencée après elle, ce qui est rare pour un enfant à cet âge selon moi), toujours souriante, gentille, serviable, honnête (dit toujours la vérité, même quand ce n'est pas à son "avantage" : Par ex m'avouer une querelle à laquelle je n'ai pas assisté, quand je vantais sa sagesse à tout le monde), mais pour moi, tout ceci est implicite lorsque je la nomme :)

Anonyme a dit…

roooo c'est compliqué tout ça!;-) pour moi et pour l'heure!
comment parler de Papa ours sans parler de Maman...du Bébé...de la soupe trop chaude.....j'arrete je l'ai tellement racontée à mes filles le soir....;-) ;-)

Anonyme a dit…

Jn’aime pas poster des commentaires quand j'ai rien à dire -_- (Ce qui arrive régulièrement, d'ailleurs!) Mais bon, puisque tu as tellement aimé la chanson que je t'ai envoyé (et surtout parce que tu l'as écoutée au complet celle-là XD), je me vois dans l'obligation de te faire part de mes impressions avec la puissance quintessentiellement littéraire de mon comm' héhé!
Donc, t'as vu le film Horloge Biologique? Parce que ton comm me fait penser à ça XD (Et pas que parce que t'as employé l'expression... ) Quant à moi, je hais les mômes, je comprends pas comment tu fais pour en vouloir! (Et répond pas que c’est l’âge qui fait la différence!!) Des mômes, premièrement, c’est des ENFANTS et non des mômes, et puis ça vomit, ça rote, ça chit, ça cri et ça pleure!! Alors, pourquoi s’encombrer d’une personne de plus dont on doit s’occuper, moi je suis incapable de m’occuper de moi-même alors j’vois pas comment je pourrais m’occuper d’enfants!
Bon, maintenant que j’ai exposé ma vie sur le Net, voilà j’ai rien d’autre à dire…
À part que je me demande vraiment pourquoi je t’écris des coms… Ah peut-être parce que tu me le demandes! Mais alors, pourquoi tu me le demandes?

Anonyme a dit…

"J'eus une soudaine envie de rapter ces gamins et de m'enfuir très loin dans une montagne pour les élever tout seul, en leur donnant des noix à manger et des écureuils morts pour s'amuser."
--> MDR !!!

Anonyme a dit…

Toi papa ? Mais il faut grandir un peu avant, mûrir et puis éviter de leur taper dessus ;) Que des choses qui s'apprennent, je te rassure... par contre, cette obsession de la mammelle, il faudrait aller foir du coté de Freud !

Anonyme a dit…

Pfff... Dans ce cas-là on peut tout ramener à Freud.

(dit-elle après avoir cité "das Unheimliche" dans son mémoire...)

Anonyme a dit…

C'est tout l'intérêt de Freud ! :)

Anonyme a dit…

Hier j'avais posté un super comm' débile sur cet article, concernant les gosses... et ton blog, qui ne doit pas m'aimer, a totalement refusé de le publier.
Bref, tout ça pour dire qu'on l'attend toujours, ton article super conceptuel sur ton voyage à Prague !!