I hate everyone.
Dwayne, dans Little Miss Sunshine.
Dwayne n'aime pas les gens. Mais Dwayne aime souligner. (Donc les gens n'aiment pas souligner, dirait sans doute Socrate)
Le soulignage (ou la mise en italique, en lettres capitales, en gras, ou entre guillemets, dans des significations équivalentes) m'a toujours beaucoup interpellé (c'est le but, dugland [oh !]), et cela m'a rappelé un cours de français de première (deuxième année de lycée, les Québécois, hein [la première, c'est la seconde, bien sûr]), un peu ahurissant. On étudiait un texte magnifique, que vous connaissez certainement.
hop, recopitage* :
Je suis le Ténébreux, - le Veuf, - l'Inconsolé,
Le Prince d'Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Etoile est morte, - et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.
Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m'as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d'Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé,
Et la treille où le Pampre à la Rose s'allie.
Suis-je Amour ou Phébus ?... Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ;
J'ai rêvé dans la Grotte où nage la sirène...
Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d'Orphée
Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.
(gnaaaa gnaaaaaaa gnaaaaaaaaaaaaaaaa tellement bon...)
La question de la prof était : pourquoi certains mots sont en italique ?
Beaucoup de suppositions, mettant en valeur les graaandes connaissances des jeunes lycéens sur les figures de style, genre "oh, serait-ce l'hyperbole d'une antonomase euphémisant des termes oxymoriques mais zeugmatiques ?", ce à quoi la prof répondait toujours un "non" de plus en plus navré. Au bout de quarante longues secondes tendues comme une ficelle de caleçon, elle consentit enfin à nous livrer le graal, le bijou de connaissance que nous fantasmions et redoutions tant.
Quand on souligne un mot, c'est pour montrer qu'il est important.
Croyez-le ou non, je me suis senti plus intelligent en sortant du cours. Et ce n'était pas un mal.
*"Le recopitage TUE le livre", ai-je toujours lu à la fin de mes livres scolaires. Ça me faisait trop flipper. Dix ans pour comprendre que le papier n'allait pas exploser si j'avais l'audace de le passer à la photocop.
10 commentaires:
Moi depuis "La quête de l'oiseau du temps" et la moitié des mots de ses bulles en gras et en couleur pour bien te faire comprendre que c'est important... le soulignage me saoule, donc. Parce que ça insiste sur LE passage important selon l'auteur, et que ça t'empêche de trouver ton passage important, celui qui te plaît à toi et pas au prof que tu auras à l'oral.
En 1ère S, tu apprenais des antonomases, toi ? Tu triches pas un peu ? (M'enfin, avec ma classe de 1ère, c'est bien possible qu'on n'ait pas appris tout ce qui était au programme... on a très bien appris comme faire s'arracher les cheveux au prof de maths, mais c'est autre chose ^^")
oui, j'ai oublié de le souligner, tiens : les comics, c'est super chiant. Il faut toujours qu'ils mettent un mot en gras par bulle. Trop chiant, trop inutile, ça perturbe horriblement ma lecture -__-
Parce que quand je lis, je "dis" les répliques dans ma tête, avec des intonations particulières, qui peuvent rentrer en conflit avec les indications comme la ponctuation quand elle est mal faite, ou les mots en gras...
donc je te comprends bien ^^
Et oui, je crois avoir fait les antonomases en cours de première "^^ mais pas les zeugmes.
Mais j'étais dans la première S d'élite, attention...
C'est sûr ma 1ère S à moi c'était pas trop l'élite ^^" y avait genre, 26 mecs pour 5 filles, une bonne dizaine de redoublants, quelques "meneurs" là-dedans, le cauchemar des profs quoi ^^" Mais c'était drôle. (L'année d'après, bizarrement, tout ce beau monde s'est retrouvé séparé, et j'ai été dans la classe où tout le monde faisait spé maths et où on parlait des géométries non-euclidiennes en attendant le bus, sans y rien comprendre évidemment... c'était cool aussi, dans un autre genre ^^)
Je suis tout à fait d'accord pour les comics, sinon... c'est une horreur ^^"
ça te plaisait tant que ça d'être chez les fouteurs de merde ? "^^
Why not, mais moi ça m'aurait vite saoulé... en même temps ça m'a saoulé aussi les p'tits bourges avec des calculettes qui faisaient des graphiques (merde, j'étais un p'tit bourge avec une calculette qui faisait des graphiques, en fait...).
Je hais tout le monde, donc, cqfd.
Bah, les fouteurs de merde aussi avaient des calculettes qui faisaient des graphiques... c'était marrant, c'est tout. Y avait personne de vraiment méchant, c'est juste que tous ensemble ils étaient très bruyants ^^ Quand je suis arrivée en term je me suis aperçue qu'en maths, je n'avais pas appris grand-chose l'année précédente, mais c'est un détail...
Et des petits bourges si tu en veux, tu viens "chez moi" maintenant, tu en auras en veux-tu en voilà ^^" Le lycée où j'étais pour cause de carte scolaire n'était pas vraiment le lycée bourge de la ville, mais c'était pas plus mal. Par contre en première année j'ai eu un choc culturel ^^" (putain, quand je pense que je vais y retourner dans un mois, dans le panier de crabes, il me prend des envies de haïr tout le monde aussi -____-)
C'était pas le photocopillage qui tuait le livre ?
Moi aussi, de manière générale, je hais les gens. Sauf tous les individus pris en particulier peut-être.
Arf, pour moi, ce serait plutôt, j'aime l'humanité en général, mais je hais les gens, parce que les foules, qu'est-ce que c'est con, et individuellement, je supporte quelques personnes...
C'est sûrement symptomatique de notre époque, ça, d'aimer l'humanité mais de ne pas supporter ses voisins (et d'avoir envie, accessoirement, de les taper ^^").
Ely, je rêve ou tu viens de dire que tu étais symptomatique de ton époque ? mais ça sert à quoi que je t'entraîne à la rebellitude si tu en arrives à dire des choses comme ça ! P'tain, c'était pourtant bien parti avec "je hais les gens" :'(
TU m'entraînes à la rebellitude ? Ah bon.
^^
Parce que c'est tes camarades de Sciences Po qui t'ont rendu comme ça peut-être ? enfin oui en fait, sans doute, par rejet "^^
Bon, je me tais...
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