jeudi 1 février 2007

L'inconstance

春の夜の
夢の浮橋
とだえして
峰にわかるる
横雲の空

Haru no yo no
Yume no ukihashi
Todaeshite
Mine ni wakaruru
Yokogumo no sora

Le pont flottant du rêve
D'une nuit printanière
Se brise
La cime des montagnes effiloche
les bancs de nuages, dans le ciel.

Fujiwara no Teika (1161-1241), poème (waka) tiré de la compilation 新古今和歌集 (Shinkokinwakashû, litt. "nouveau recueil de poèmes d'aujourd'hui et d'hier")
Traduction baïe mi (H)


Ouuuuuuh mais que c'est goude, mes amis, que c'est goude !
Pour vous aider un peu dans la compréhension de ce poème, le pont flottant est... un pont flottant (oui oui "^^ ça existait) qui symbolise d'une certaine manière l'incertitude... l'inconstance d'un rêve, d'une nuit d'amour qui, une fois achevée, ne persiste pas plus que deux trois couillons de nuages qui se déchirent au premier pic montagneux venu... Imaginez le jeune Teika, enfui de la chambre de sa belle avant la fin de la nuit, pour ne pas être attrapé, qui contemple les lents mouvements des nuages aussi massifs que fragiles...
A noter aussi que le pont flottant du rêve, "yume no ukihashi", est le nom du dernier chapitre du célébrissime Dit du Genji. Une manière d'évoquer la lassitude de l'écrivain à la fin de son œuvre...
De très belles images en tout cas, dans ces quelques mots. Ils sont forts ces jap' !

Allez, répétez après moi, "haru no yo no ume no ukihashi"...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

haru no yo no ume no ukihashi :P

Anonyme a dit…

haru no yo no ume no ukihashi :D