mercredi 14 février 2007

Le bien-pensant, la loi naturelle, le "respect"

Pour moi, un sexe d'homme est biologiquement fabriqué pour rentrer dans un sexe de femme, afin de perpétuer l'espèce. L'homosexualité n'étant qu'une déviance de ce système. Mais c'est aussi un phénomène de société, que l'on ne peut nier, et il faut faire avec, et savoir accepter les différences. Je respecte les homos dans la mesure où ils respectent mon hétérosexualité...

Un forumeur bien-pensant

(Je recopie plus ou moins ma réponse que j'ai mis sur le forum, ne m'en voulez pas... Le sujet m'avait inspiré :P et si quelqu'un veut donner son avis, qu'il n'hésite pas... Au fait y'a eu un reportage sur l'homosexualité et la génétique sur Arte aujourd'hui, enfin hier, je crois. Ceux qui l'ont vu sont encore plus invités à donner leur avis ^^. Et puis pour les nenfants, les termes sont un peu crus, peut-être, mais appelons un chat un chat...)
(NB pour ma môman, mon pôpa, voire mes grands parents s'ils passent par là (même si je ne vois pas comment) : je suis hétérosexuel, ne vous faites pas de mauvais sang hein :P (vous le perdez déjà bien assez aux quatre veines...) )

Ma réponse au monsieur (que je tutoie, eh ouais), donc >

Non. C'est une affaire de choix personnel.

L'espèce ? Rien à foutre. Elle survivra très bien avec les homosexuels.
La génétique nous fournit un certain nombre de détermination, par exemple elle va nous rendre sensible aux hormones sexuelles, les nôtres et celles des autres. C'est une chose. Mais ce n'est pas une "loi" à respecter à la lettre. On n'a pas le droit de condamner quelqu'un pour un crime de lèse-génétique ! Car ces déterminations qui sont en nous, on en fait ce qu'on veut, tant que ça s'accorde avec les lois humaines.

Les lois humaines sont des lois que les hommes s'imposent entre eux.
Les lois naturels sont des lois qui s'imposent par elles-mêmes, comme des grandes quoi, et ce n'est pas aux hommes de juger quelqu'un parce qu'il va à l'encontre de ces lois... et encore, quand elles existent ! (une origine génétique du désir homosexuel est étudiée... sans remettre en cause le libre-arbitre de la personne, de mon point vue)

Voilà pourquoi il me paraît stérile, voire très négatif de parler de cette "norme" selon laquelle un sexe masculin est fait pour rentrer dans un sexe féminin, et de dire que les autres façon d'utiliser son sexe (masturbation, sodomie ou autres) est déviante (sans même parler de pêché ou d'impureté, notions liées aux religions humaines...). C'est quand même le moyen le plus rapide pour arriver à des extrèmes comme l'interdiction du préservatif (merci le pape, heureusement que les pays occidentaux savent s'affranchir de sa parole)... ou une certaine culpabilisation toujours très prégnante de la masturbation ou de l'homosexualité. Quand un père traite son fils de tapette, il ne lui fait pas du bien. Il ne lui épargne pas de souffrances, bien au contraire. Je sais que tu n'en es pas là, mais réfléchis à ce qui se passe quand on va au bout de ta pensée... le fait que des "déviants" ne sont pas "normaux", qu'ils ne sont pas tout à fait humains... et qu'ils sont vus ainsi par tous ceux qui les entourent.

Et parler de "phénomène de société", je trouve ça franchement révoltant. Des homos il y en a toujours eu, dans toutes les civilisations, toujours toujours toujours. Réduire ça à un effet de mode, merde, c'est super réducteur ! Les homos sont, si ce n'est plus nombreux, au moins plus visibles. Mais forcément !! Notre société les a toujours forcés au silence : maintenant ils parlent, rien de bien compliqué à ça.
Il y a quelques dizaines d'années, coucher avec des hommes alors qu'on pouvait être déporté dans un camp de la mort, ce n'était pas suivre un "phénomène de société"... :/
(par exemple, pour information, l'homosexualité a été officiellement dépénalisée en 1993 en Russie. En attendant, entre 300 000 et 400 000 homosexuels ont été déportés depuis Staline (source : wikipédia) )

Et enfin, je te trouve très condescendant quand tu dis qu'il faut "faire avec"...
C'est comme si moi, je disais à une amie "Ah, tu es homosexuelle ? Je vais faire avec, hein. On est amis malgré tout."
Je ne crois pas que mes amis aient envie d'entendre le mépris dans mes paroles... C'est pourquoi je retire aussi le mépris de mes pensées, ainsi que tout jugement de valeur inhérent au fait de regarder quelqu'un d'apparemment "différent" (je dis bien apparemment...). Tu devrais faire pareil, je pense... car on dirait que chez toi, respecter veut simplement dire tolérer...

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Hm, le beau post que je ne peux pas ne pas commenter ^^
Je crois que Arte passait la même chose ici, parce que j'ai eu droit à ça aux conversations à la pause café... (je n'ai pas répondu parce que j'étais pas très réveillée et que je ne sais pas dire "déterminisme" en allemand ^^") Enfin, ça m'a un peu effarée de voir que personne n'objectait au fait que l'homosexualité serait génétique... je suis la seule que ça choque ? Je suis la seule qui pense que définir un caractère comme génétique est la meilleure façon d'aboutir, un jour ou l'autre, à des essais "médicaux" de "normalisation" des gens qui présentent ce caractère ? Que, même si on est en démocratie, la science s'affranchit déjà beaucoup trop de la démocratie et que ça pourrait arriver beaucoup plus vite qu'on ne le pense ?
Pour ce qui est de l'opinion débile du forumeur débile, c'est tellement déterministe que bon... pour moi le finalisme, sous une forme ou une autre (le dessein intelligent, c'en est...) est inacceptable en biologie. Les êtres vivants n'ont pas été créés d'une telle façon pour remplir un tel but, mais ont évolué d'une certaine façon, due au hasard et à leur environnement. (Special thanks: Mr. Darwin ^^) Et, à part ça, ça me fait rire que dans une société où le sexe n'a jamais été plus détaché de sa "fonction" première tant par la contraception que dans les esprits, on parle encore de "perpétuer l'espèce". Si on est là-dedans, pourquoi ne pas continuer avec la sélection naturelle ?
Pour ce qui est du "phénomène de société", comme tu le disais l'homosexualité a toujours existé, pour remonter pas très loin mais moralement, à des siècles avant les années 60, cf. Proust (Sodome et Gomorrhe entre autres).
Pour ce qui est de la question de la tolérance... ça me fait penser à une opinion assez répandue, qui est "les homos ne me dérangent pas tant qu'ils ne s'embrassent pas en pleine rue - ou autres". Opinion que soutenait mon père une fois, en ajoutant que lui et ma mère (oui oui, ils sont mariés depuis 22 ans, ils sont toujours ensemble, et ils ont cinq gosses, dont moi) ne ressentaient pas le besoin de manifester dans la rue qu'ils étaient ensemble. Oui, bien sûr : enfin une famille comme la mienne n'a pas vraiment besoin de reconnaissance sociale non plus... ils sont totalement légitimes !! Les hétéros n'ont pas besoin de reconnaissance... ils peuvent dont critiquer la gay pride en disant qu'ils n'ont pas besoin, eux, de s'affirmer de cette façon... bien sûr qu'ils n'en ont pas besoin ! Enfin, toujours est-il que ce genre de "tolérance" ("chacun fait ce qu'il veut, mais chez soi") est aussi considérée par certains auteurs comme une forme d'homophobie. Je ne défends pas cette opinion totalement... mais bon, une fois j'ai failli me faire lyncher sur un forum en sortant ça (en précisant que je n'étais pas entièrement d'accord). Je veux dire, je ne suis pas spécialement démonstrative par nature, je n'irais pas affirmer quoi que ce soit haut et fort dans la rue (sauf mes opinions politiques, éventuellement ^^), mais je comprends le besoin de reconnaissance que certains peuvent avoir. L'homosexualité reste encore tellement stigmatisée qu'il est normal que certains cherchent à changer cela, en la revendiquant (après, chacun a aussi ses motivations personnelles). Bon, je sais pas si je suis très claire ^^"
Hm, bon, c'était tout je crois.

A part ça, moudi, arrête avec tes titres en trois parties !! (toi qui parlais de tes tics d'écriture, en voilà un ^^")
Et tu as du Beth Gibbons dans ta radioblog ? ^^

Moudi a dit…

aaaaaaah Ely, ma chère Ely que j'aime ^^
J'ai beaucoup pensé à toi et à ton inévitable réponse en mettant ce petit truc sur mon blog... et je suis vraiment ravi que tu me rejoignes sur la question :)

bon, je m'en veux déjà de ne pas avoir utilisé le terme adéquat de "finalisme"... tu as tout à fait raison sur ce point et tu l'exprimes mieux que moi.
Pour la génétique, j'avoue que je n'avais vraiment pas pensé à la possibilité de modifier le code génétique de quelqu'un... ça me rappelle une des premières scènes de Bienvenue à Gattaca (tu as vu ce film n'est-ce pas ? tu as aimé ce film n'est ce pas ??? :D ), ou un médecin voit avec ses parents ce qu'ils pourront changer dans le code génétique de leur enfant à naître... on croirait qu'il sont en train de choisir les options à mettre à leur bagnole :/. C'est flippant...

Pour le reste, je suis tout à fait d'accord avec toi :) et c'est ce qui m'a choqué, le contraste entre un "respect" apparent (d'où le titre) des choix de chacun, et des idées somme toute très douteuses sur la place de chacun dans la société... De l'hypocrisie en barre, quoi ! (et je ne sais pas si on peut appeler ça de l'homophobie, mais au moins c'est une manière de donner une étiquette aux gens et de dire qu'ils n'ont pas tous les mêmes droits...)
Et le fait de montrer ainsi son appartenance sexuelle par des évènements comme la Gay Pride, ou par toutes sortes de choses, c'est une réaction au sentiment d'oppression que tout homo ressent nécessairement...
Enfin je te paraphrase un peu désolé -__-"

pour les titres en trois parties je fais ce que je veux !! >.<
Moi j'aime bien ça, mais j'en fais aussi beaucoup à une ou deux parties, et même une fois à quatre ! C'est toi qui fais une réaction au rythme ternaire xD
Et oui, je suis fan de Beth Gibbons grâce à toi ^^, et surtout de "show" que j'aime trooop. (mais tu n'étais pas encore allée voir ma radiomoudi que j'ai mis tant de temps à mettre en place ? T_T )

Anonyme a dit…

En même temps je ne pouvais pas ne pas répondre... et merci de me piquer mes chevaux de bataille, "Bienvenue à Gattaca" j'en ai fait une pub éhontée et tous les gens qui me connaissent en ont entendu parler au moins trois fois ^^"

De Beth Gibbons ma préférée ce n'est pas Show... sinon en ce moment [mode pub : on] j'écoute la BO de Requiem for a dream (raaaaah).

Anonyme a dit…

Ah oui, et je voulais dire, contrairement à ce que pensent mes chers "camarades" de classe, les -ismes ne sont pas un moyen indispensable d'exprimer sa pensée... alors ne t'en veux pas trop ^^

Anonyme a dit…

Elynehil : Oui on peux aboutir a des essais de normalisation des gens puisque la génétique entre en ligne de compte et PREDISPOSE une grande part des homosexuels "innés". Mais le faire de choisir l'homosexualité avec ou sans prédisposition peux aussi entrainer à interdire l'homosexualité, "hétéros paresseux" ai je entendu dans un autre reportage, puisqu'on interdirait cet acquis. Regarde le cas de ceux qui changent de sexe, c'est de l'acquis (jusqu'à preuve d'inné dedans là aussi) et c'est encore + mal vu dans notre société.

Génétique ne veux pas forcément dire tare, malformation, sinon être gaucher aussi en serait une (or il a été prouvé que...), chacun ses particularités et ses particularismes.
Et à partir de là être une femme ou un homme, c'est selon, pourrait être une tare, et on ne fabriquerait plus que des hommes qui travaillent, des reproducteurs mâles (sportifs, en bonne santé), des femmes porteuses (puisque les hommes travailleraient + parait il), et tant qu'à faire on nous oteraient les membres inutiles ou on les transformerait (main en tournevis, pied en béton pour tasser le sol...)
Donc dire que l'homosexualité est aussi génétique n'est ni un avantage ni un danger, c'est un fait. POINT.

Quelque soit notre futur (il sera peut être génétique/biogénétique, robotique), tu auras toujours des parents qui ne voudraient pas qu'on ôte à leur enfant un supposé gêne de l'homosexualité (particularité dans le gène en fait), (pour de bonnes ou de mauvaises raisons peu importe...) probablement + que des parents souhaitant des enfants véritablement malades génétiquement (La maladie de l'homme de Pierre pour prendre un exemple), parents qui n'ont pas forcément avorté à la découverte du handicap d'un enfant (bras manquant par ex).
Un enfant reste un enfant, quelque soit le nombre de ses membres, ses maladies, son sexe, et sa future destination sexuelle, destination qu'on ne peux connaître même si on découvre ce "gène", car tous les prédisposés ne seront pas forcément homosexuels.

J'ai vu le reportage hier soir, et moi j'ai une piste pas complètement explorée lors de ce reportage, celle de l'évolution du vivant, ou on est passé par le stade de la division cellulaire pour donner un nouvel organisme et aussi d'hermaphrodisme. Tu as du voir les pingouins homosexuels hier soir, et qu'est ce sinon du génétisme ? Et les bono bo ? avec qui nous partageons la quasi totalité des gènes et qui s'avèrent très complexes sexuellement (partouzes multiples, "emboitages gays" même... les hommes n'ont rien inventé pour moi). L'onanisme aussi ils connaissent et j'oserai aussi dire que c'est génétique puisqu'ils le faisaient avant nous...

Anonyme a dit…

vincent > je n'ai pas vu ce reportage, en fait, je ne regarde pas la télé. Ma réaction ne le concernait pas en tant que tel, mais ce que j'ai pu en entendre le lendemain au boulot. Je ne sais pas quelle est la part d'inné et d'acquis dans l'homosexualité. Qu'elle soit, pour une part, génétique, est peut-être un fait, mais selon moi cette opinion (enfin, plus que l'opinion en elle-même, la façon dont elle est répandue) représente aussi un danger. Encore une fois, je ne m'appuie pas sur le reportage, ou un quelconque autre, mais sur ce que j'en ai entendu le lendemain, et qui représente, je pense, ce que pas mal de gens en ont retenu : que l'homosexualité était génétique. (Et je trouve qu'actuellement les reportages de ce type se multiplient, sur l'homosexualité des animaux par exemple, qui apporte de l'eau au moulin de ceux qui défendent le fait que l'homosexualité a des causes génétiques, parce qu'on ne considère pas vraiment que les animaux s'organisent en société, en général.) Je ne dis pas que ce n'est pas vrai, mais je pense que le dire de cette façon, sans prendre en compte la part d'acquis qu'il peut y avoir aussi, enfin, en en faisant un problème exclusivement biologique, clinique, peut conduire à des dérives. Je veux dire, si la possibilité nous était offerte... il y aurait sûrement des parents qui accepteraient leurs enfants tels qu'ils sont, il y en aurait sûrement aussi beaucoup qui ne l'accepteraient pas. Dire que l'homosexualité est génétique (encore une fois, sans distanciation) nous permet aussi d'envisager une possibilité, celle de recourir à des moyens scientifiques pour changer cela - en théorie bien sûr. C'est une possibilité qui fait partie de notre horizon, je dirais, alors que ce n'était pas nécessairement le cas avant.

Anonyme a dit…

De toute façon l'acquis a toujours le dernier mot, donc ca ne reste que de la prédisposition, et il ne faut pas se braquer sur ça.
Tous les prédisposés ne sont pas homos et inversement

Dobby a dit…

Il y a une suite à ce reportage, cette fois-ci ce n'était pas l'homosexualité mais la fidélité qui était mise en question: est-elle d'origine génétique?

Pas grand chose à rajouter sinon...
Moi aussi j'ai ressenti un certain malaise face au contenu de ces émissions. Je ne pense pas que l'être humain soit explicable par la science et les tentatives de ce genre me rendent méfiante...Au XIXème siècle, on prouvait scientifiquement que les non-Européens étaient moins intelligents. Evidemment aujourd'hui nous avons les connaissances nécessaires pour savoir que ce n'était que de la fausse science dévoyée par l'idéologie...Mais qui sait si nos petit-fils ne diront pas la même chose de nous qui succombons au fantasme de la génétique?

En bonne littéraire, je préfererais toujours un bon roman à un traité scientifique pour essayer de comprendre les hommes et pourquoi ils sont ce qu'ils sont. (D'ailleurs "Bienvenue à Gattaca" ouiiii c'est génial mais faut pas oublier que c'est inspiré par "Le meilleur des mondes" (en VO "Brave new world") d'Aldous Huxley.

Anonyme a dit…

Tu es courageux. J'ai tellement l'impression de me battre contre des moulins à vent quand je pars sur ce terrain-là... Impression que l'autre est de marbre et que je ne pourrai jamais le faire bouger, avec toute la bonne volonté du monde. J'ai peut-être tort.